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Crise au sein de l’école, la fuite en avant du gouvernement: Les syndicats des enseignants boycottent le forum
Publié le lundi 13 mai 2019  |  Infosept
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© aBamako.com par FS
Le Chef de quartier de Daoudabougou visite les écoles publiques de Daoudabougou
Dans le cadre de la rentrée scolaire 2018-2019, le chef de quartier de Daoudabougou à la tête d`une forte délégation s`est rendue dans les école publique du quartier.
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Les syndicats des enseignants du secondaire, fondamental et du préscolaire, signataires du 15 octobre, regroupé au sein d’un vaste mouvement appelé Synergie, ont décidé à l’unanimité de ne pas participer à la grande rencontre autour de la crise au sein de l’école. Rapproché par nos soins, un responsable de la Synergie a évoqué quatre raisons qui sont à la base de leur refus de participer à ce forum sur l’école. Le Gouvernement va-t-il continuer à jouer au dilatoire ? A ce rythme, pourrait-on sauver encore l’année scolaire ?

Alors qu’on espérait une sortie diligente de la crise au sein de l’école malienne, surtout après la composition du gouvernement, nous voici encore à la case départ. La fuite en avant des autorités continue. La preuve, c’est l’organisation d’une autre rencontre autour de l’école, regroupant l’ensemble des forces vives de la nation, sans au préalable discuter avec les principaux concernés, ni sur les termes de référence.

Rapproché par nos soins, l’un des membres influents du SYPESCO, parlant au nom de la Synergie, a fustigé le comportement des autorités qui ne font pas assez d’efforts pour non seulement sauver l’année scolaire, mais aussi et surtout, l’école malienne dans sa descente vertigineuse en enfer. Notre interlocuteur a d’abord déploré le comportement du nouveau ministre de l’Education, qui en pleine crise, après sa prise de fonction, au lieu de s’atteler à la résolution diligente de la crise en rencontrant rapidement la Synergie avec des propositions, a plutôt fait une visite de courtoisie aux syndicats des enseignants. Si la courtoisie est une vertu cardinale, elle ne ferait ses effets que quand il y a la paix et la stabilité. Notre interlocuteur, très en colère, nous a dit les raisons pour lesquelles ils n’ont pas voulu participer à la rencontre des forces vives de la nation autour de l’école.

La première raison, le mépris du gouvernement vis-à-vis des syndicats
Ils disent ne pas comprendre comment peut-on organiser une telle rencontre et reléguer au second plan les principaux intéressés. Selon notre interlocuteur, c’est dans la presse que les syndicats ont appris l’organisation d’un forum pour discuter de la crise de l’école et c’est seulement à vingt-quatre heures de l’ouverture qu’on leur a adressé une correspondance qui a valeur de carte d’invitation ; sans termes de référence. Ils ont tout simplement décliné l’offre.

La deuxième raison, c’est le cadre de discussion qui semble inapproprié
Les responsables syndicaux des enseignants, selon toujours notre interlocuteur, ne pourraient jamais être d’accord que leurs revendications soient discutées sur la place publique. Pour eux, c’est une fuite en avant que de dire aux forces vives de la nation de venir parler des revendications des enseignants qui sont connues déjà. Le gouvernement aurait dû faire des propositions et discuter avec les syndicats à travers une commission de conciliation au lieu d’exposer les enseignants aux critiques de l’opinion en cas de refus d’accepter les supplications des forumistes.

La troisième raison, les acteurs qui sont conviés à ce forum n’ont pas tous qualité à y être
Pour les enseignants, cette rencontre est un moyen pour le Gouvernement de les mettre en porte à faux avec l’opinion publique. Ils ont très vite découvert la supercherie et n’ont voulu être mis en porte à faux avec l’opinion nationale et internationale. Sinon, pourquoi associer les griots et les familles fondatrices, les confessions religieuses, c’est juste pour aller dire aux enseignants que leurs revendications sont légitimes, mais que compte tenu de la situation du pays, ils leur demandent d’observer un moratoire de quelques mois. Les syndicats ont refusé d’être mis dans le fait accompli.

La quatrième raison, c’est le manque de volonté du gouvernement à sauver l’année
Les enseignants disent ne pas comprendre pourquoi le gouvernement ne fait-il pas de contre–propositions et ouvrir un dialogue responsable avec les syndicats des enseignants, qui du reste sont des maliens, afin d’aboutir à un minimum de compromis pour sauver l’année scolaire. Alors, pour ne pas paraitre comme le dindon de la farce, les enseignants ont fait le choix de ne pas participer à cette rencontre qui a été une rencontre de trop.

En somme, à quelques encablures de la ligne rouge à ne pas franchir pour éviter l’année blanche, le gouvernement doit engager des discutions franches avec les enseignants, leur faire des propositions concrètes, c’est à ce seul prix qu’on pourra préserver l’essentiel.

Youssouf Sissoko
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