Le nouveau gouvernement a fait sa rentrée mercredi dernier. Outre la Feuille de route, le Conseil des ministres a planché aussi sur les dossiers brûlants, notamment sur les conflits qui embrasent le front social. Pour marquer sa détermination à éteindre le brasier longtemps allumé, le Gouvernement a émis l’idée et pris la décision de tenir ce samedi une rencontre de haut niveau regroupant les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves, l’AMSUNEN, l’AEEM, les chefs coutumiers et religieux et les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale
Flop : la rencontre placée sous l’égide du Médiateur de la République qui devrait regrouper des ministres chargés du dialogue social et de l’école n’a pas pu se tenir. Simplement parce les enseignants, vent-debout depuis six mois contre le pouvoir pour la satisfaction de leurs doléances ont décidé de boycotter parce qu’ils n’ont été ni concerté, ni informé au préalable ni de l’initiative, ni du cadre, encore moins de l’objet de la rencontre. Syndicalement, la décision est sans appel parce qu’elle ne peut être querellée de quelque manière que ce soit. Institutionnellement, reste à savoir pourquoi les nouveaux ministres en charge du dossier n’ont pas pris le temps de prendre attache avec les très fâchés enseignants pour baliser le terrain avant de trimbaler le gouvernement à peine né dans une embarrassante et ‘’discréditante’’ aventure.
Parce que leur homologue des Transports et de la Mobilité Urbaine, Ibrahima Abdoul LY ne s’est pas lui laissé enfoncer et embourber, dans la délectation des congratulations. Contrairement aux ministres en charge du dossier, dès sa nomination, il a foncé en prenant attache avec les cheminots en grève de la faim depuis 140 jours pour leur parler et les convaincre d’arrêter leur mouvement. Les travailleurs grévistes du chemin de fer ont arrêté leur mouvement grâce à la considération et le respect que le ministre Ibrahima Abdoul LY leur a témoigné. Un simple geste qui a pourtant fait un grand effet utile.
Pourtant, il est lui aussi nouveau tout comme les ministres dormeurs en charge du dossier scolaire.
Pour reprendre le porte-parole du Groupement des syndicats et associations des cheminots du Mali : merci Monsieur le ministre avec un grand M pour cette initiative hautement responsable, celle d’avoir accordé aux cheminots votre toute première audience juste après votre passation avec le ministre sortant. Les cheminots du Mali et le Mali entier ne sont pas restés indifférents à ce signe de considération de votre part. Bravo et continuez de foncer (avec la mission technique d’évaluation de l’état des rails) pendant que d’autres ne feront que se planter, et s’embourber.