Si rien n’est fait, notre pays qui connait actuellement le pire délestage de son histoire, risque de perdre l’un des meilleurs projets de la Banque islamique de développement (BID) au Mali : la
construction de la centrale thermique de 100 mégawatts à Sirakoro, un quartier périphérique de Bamako et cela par la cupidité du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué et ses soutiens. Révélations !
Nommé le 9 septembre 2018 par le désormais ex-Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga,
comme ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient d’être reconduit dans le gouvernement
Boubou Cissé au même poste, malgré les bruits de casseroles qu’il semble traîner. En réalité ce ministre, qui a emplacé Malick Alhousseny, est une véritable marionnette entre les mains de son mentor Boubeye. Qui l’a promu ministre alors qu’il occupait le poste du Directeur
général de la société EDM (Energie du Mali). Comme si cela ne suffisait pas, Sambou Wagué cumule son poste de ministre
avec celui de Président du conseil d’administration (PCA) de l’EDM dans l’illégalité totale, au nez et à la barbe du président IBK qui ne pipe mot. Une violation et une incursion dans les affaires de l’EDM-sa et qui ont occasionné le départ du Directeur général de l’EDM, Amadou Diarra, quelques mois seulement après sa nomination. C’est à travers un dossier de notre confrère et aîné Adama Dramé (Le Sphinx) que nous venons de comprendre
les dessous de la nomination de Sambou Wagué par l’ex PM Boubeye comme ministre t PCA de l’EDM. La raison ce n’est
pas de trouver une solution au délestage que vivent les Bamakois et environs, mais plutôt mettre la main sur l’argent de la Banque Islamique pour le Développement prévu pour la construction de la nouvelle centrale thermique à Sirakoro d’une enveloppe de plus de 70 milliards de francs C FA pour venir en aide aux Maliens. De quoi s’agit-il ? Pour aider notre pays à faire face à ses difficultés de fourniture d’électricité, notamment à Bamako et ses environs où la demande et les besoins sont énormes pendant les périodes de canicule, la BID (Banque islamique de développement) a mis à la disposition du gouvernement du
Mali une enveloppe de 70 milliards de
francs CFA pour le financement du projet
de construction à Sirakoro d’une centrale
thermique de 100 mégawatts fonctionnant
au fioul lourd. Pour la réalisation de ce
marché de construction, un avis d’appel
d’offres international a été lancé. A l’issue
de cette compétition, 11 entreprises ont
soumis leurs offres. Parmi les 11 soumissionnaires,
le ministre fait attribuer le
marché à la société BWSC, classée en
4ème position lors du dépouillement des
offres et fait exclure les trois premières qui
proposent de meilleurs services. Le hic est
que la société, imposée par le ministre
propose 11 milliards de F CFA plus que de
le moins disant et veut offrir des groupes
électrogènes de sous-marque.
Face aux agissements du ministre
Wagué, le partenaire financier qui n’est
autre que la BID a déposé son véto et
exige la reprise du dépouillement avec
l’examen des dossiers. Malgré cet avertissement,
le ministre Sambou Wagué résiste
et tient à faire passer son marché
avec le soutien des gens tapis dans l’ombre.
Pour quelle raison ?
En tout cas, les Arabes (principaux actionnaires
de la BID) travaillent dur pour avoir
leurs sous, à ce rythme la BID risque de
retirer son financement pour la réalisation
de la centrale thermique de Sirakoro, au
pire, arrêter son programme au Mali.
Ce scandale en gestation nous rappelle
l’affaire de rétro-commissions exigées par
l’épouse de Soumeylou Boubeye Maiga
sur le projet de 50 mégawatts à Koulikoro
du jeune basketteur franco-malien Adama
Wadiou. On est donc en droit de se poser
la question de savoir pour qui roule le ministre
Sambou Wagué.
Habi Kaba Daikité