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Après que leur localité eut subi plus de 50 attaques terroristes en 4 ans Les jeunes de Mondoro déplorent la mort de plus de 180 civils et le déplacement de plus 1500 autres
Publié le mardi 14 mai 2019  |  L’Indépendant
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La maison de la presse de Bamako a servi de cadre, le samedi 11 mai, à la tenue d’une conférence de presse animée par les responsables de l’Association des jeunes pour le Développement de la Commune Rurale de Mondoro (AJDM). Il s’agissait d’une rencontre destinée à informer l’opinion nationale et internationale sur la situation qui prévaut dans cette localité en proie à une vague de violence sans précédent visant essentiellement la communauté des Dogon.

Selon les responsables de cette association, le dernier événement majeur en date qui a visé Mondoro, c’est le meurtre de 18 civils survenu les 1er et 2 mai dernier, dans les localités de Tiguila et Yoroboulo.

Le plus étrange dans cette situation c’est que les corps de ces civils, partis sauver des militaires pris dans une embuscade dans la zone, ont été piégés par les terroristes. Un mode opératoire visant à faire le maximum de victimes à l’image de celui utilisé en février dernier dans un village de la commune de Diankabou, dans le cercle de Koro où l’explosion d’un corps piégé a fait 17 civils tués alors qu’ils tentaient de le porter en terre.

Ainsi, l’AJDM s’étonne de voir que cette situation n’a suscité aucun émoi aussi bien de la part des autorités que de celle de la Communauté internationale contrairement à la tragédie survenue à Ogossagou, le 23 mars dernier, où plus de 160 personnes ont été tués. Les responsables de ladite association déplorent qu’aucune enquête ne soit diligentée pour faire la lumière sur les événements intervenus à Diankabou et Mondoro.

Pour eux, il s’agit d’une « marginalisation » et d’une « discrimination » à la mémoire des citoyens tués et à toute la communauté dogon.

Faisant le bilan des victimes de cette insécurité, ils ont indiqué que sur les plus de cinquante attaques terroristes en quatre ans dans la commune de Mondoro, on déplore plus de 180 tués. Outre cette insécurité, les conférenciers ont également prévenu sur les risques d’une grave crise humanitaire qui guette la zone.

Une situation rendue possible à cause des troubles successifs des travaux agricoles durant les trois dernières années, l’embargo commercial, causé par la pose des mines sur les axes routiers, selon leurs dires.

1575 déplacés et 20715 têtes de bétail disparues

A en croire les conférenciers, plus 18 villages sur 23 que compte la commune sont en risque de famine et maladies liées à l’insuffisance alimentaire dans cette localité. Ils ont aussi profité de l’occasion pour rappeler la malnutrition aigüe et sévère qui avait frappé la zone au mois d’août 2018 causant la mort de près de 35 civils majoritairement des enfants et des femmes.

Par ailleurs, ils ont aussi annoncé que cette situation a causé le déplacement d’environ 1.575 personnes qui ont fui les violences. Sans compter les vols répétés de bétails dans la commune où l’on compte plus de 20.715 têtes qui ont disparu. A cette situation s’ajoute la fermeture depuis près de quatre ans de toutes les écoles et centres de santé communautaire (CSCOM). D’où l’appel lancé par les conférenciers en direction des autorités afin qu’elles interviennent avant le début de l’hivernage pour éviter à la population de connaitre la famine.

Un appel similaire est aussi lancé à l’endroit des partenaires de l’Etat notamment les agences humanitaires.

Source: l’Indépendant
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