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Changement climatique dans le Bassin du fleuve Niger : Plus de 7 milliards de fcfa pour renforcer la résilience au MALI
Publié le mardi 14 mai 2019  |  L’Essor
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Ce montant servira à financer un projet qui touchera les populations des régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Au profit de ces zones, il permettra le traitement et la gestion durable de 100.000 hectares de terres dégradées pour réduire le processus d’ensablement.

Le fleuve Niger, mère nourricière du continent, continue de subir les effets néfastes du changement climatique et des comportements peu responsables de l’homme qui constitue chaque jour davantage un prédateur pour l’environnement. Conséquences : les sources de profit et de subsistance se raréfient pour les populations vivant le long de ce gigantesque cours d’eau. Pour sa sauvegarde et le renforcement du niveau de résilience des riverains face aux conséquences du dérèglement du climat, la Banque africaine de développement (BAD) a fait don d’un montant de 7,33 milliards de Fcfa à notre pays. Cette somme est destinée au financement d’une partie du Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le Bassin du fleuve Niger (PIDACC). Projet dont, faut-il le préciser, l’exécution effective au Mali nécessitera un financement global d’environ 14 milliards de Fcfa.

Les trois accords concrétisant la mise à disposition des 7,33 milliards de Fcfa ont été signés, vendredi dernier à la Primature, par le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, Dr. Boubou Cissé et la responsable Pays de la BAD au Mali, Mme Haly Louise Djoussou-Lorng. C’était en présence des ministres de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housseini Amion Guindo, de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué et de la ministre déléguée chargée du Budget, Mme Sylla Aoua Barry.
Ces trois conventions paraphées concernent : un don de 2,3 milliards de Fcfa de la Facilité d’assistance de la transition (FAT), un don de 1,3 milliard de Fcfa de la Facilité d’investissement pour l’Afrique de l’Union européenne (PAGoDA) et un don de 3,56 milliards de Fcfa du Fonds africain de développement (FAD). La signature des contrats de dons sur le Fonds climat, pour boucler le financement, est prévue dans les jours à venir, assurent les bailleurs.

15.000 EMPLOIS – Rappelons que le PIDACC a été initié par le l’Autorité du bassin du Niger (ABN), en rapport avec les États membres : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad. Il vise l’amélioration de la résilience des populations et des écosystèmes de ce bassin par une gestion durable des ressources naturelles. Son coût total est estimé à 122 milliards Fcfa pour les neuf pays concernés. Il sera mis en œuvre sur six ans (2019-2024) et aura un impact sur la vie d’environ 4 millions de personnes.

Pour le ministre en charge des Finances, intervenant juste après la matérialisation des trois conventions, ces signatures confirment «l’adhésion et le soutien de la Banque africaine de développement aux politiques et stratégies de développement» du gouvernement malien. A cet effet, elles contribuent à «la mise en œuvre réussie du nouveau Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) et son plan d’actions 2019-2023, notamment l’axe stratégique n° 4 : protection de l’environnement et renforcement de la résilience au changement climatique», a noté Dr Boubou Cissé. Il a précisé que les petits producteurs, les femmes qui constituent 51% et les jeunes, sont les bénéficiaires directs du programme au niveau des neuf pays couverts.

Au Mali, le projet touchera les populations des régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Au profit de ces zones, il permettra le traitement et la gestion durable de 100.000 hectares de terres dégradées pour réduire le processus d’ensablement du fleuve Niger, a ajouté la représentante pays de la BAD au Mali. Aussi, contribuera-t-il à la construction et la réhabilitation des ouvrages hydrauliques à buts multiples pour mobiliser environ 75 millions de m3 d’eau par an pour des activités agropastorales, la facilitation de l’accès aux technologies résilientes à 100.000 producteurs, la création de 15.000 emplois pour les jeunes et la mise en place d’un Fonds régional d’adaptation au changement climatique, a précisé Haly Louise Djoussou-Lorng.

Ces résultats attendus du projet cadrent, selon elle, avec trois des cinq priorités de la BAD à savoir : nourrir l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer les conditions de vie des populations africaines par l’augmentation des revenus des groupes vulnérables.

Haly Louise Djoussou-Lorng profitera de l’occasion pour attirer l’attention de nos autorités sur les faibles taux de décaissement de ses portefeuilles dans notre pays. «Il s’avère donc important de sensibiliser les gestionnaires du PIDACC Mali pour que leur performance dans la gestion de ce programme multinational soit au moins égale à celle de leurs collègues des autres pays», plaidera-t-elle.

Cheick M. TRAORE

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