Ce n’est guère un mystère : L’insécurité s’installe dans certains quartiers de Bamako. Les populations ne dorment plus que d’un œil. Cette vague d’insécurité dans la capitale avec son lot d’actes crapuleux et/ou de crimes n’épargne même plus le quartier de résidence du président de la République, censé être l’endroit le mieux sécurisé de la capitale. La preuve ? Depuis quelques temps, de petits délinquants qui ont constitué des groupuscules violents sèment la terreur à Sébénicoro.
Dotés d’armes blanches (machettes, couteaux, barres de fer) et mêmes d’armes à feu, ces délinquants, bourrés d’alcool et de produits stupéfiants, se sont rendus maîtres de ce quartier, au vu et au su des autorités en charge de la sécurité.
Si au départ ces petits délinquants s’affrontaient entre eux pour diverses raisons, ils posent actuellement des actes criminels mettant la vie des citoyens en danger. Nuitamment ou même en plein jour, ils agissent en toute impunité ! Ce qui se passe dans le quartier présidentiel dépasse tout entendement.
Le samedi dernier, entre 1 heure et 2 heures du matin, certains secteurs de Sébénicoro, notamment le secteur « Kaïrabougou » est carrément passé sous le contrôle de ces gangs incontrôlés. Ils pillaient, agressaient et saccageaient tout sur leur passage. Dans leur furie destructrice, ces petits malfrats ont endommagé plusieurs véhicules qui étaient garés devant des domiciles privés. Ce n’est pas tout. De nombreux boutiquiers, sans défense, ont été agressés puis dépouillés de leurs biens.
Ces actes surréalistes se déroulent bel et bien à Bamako. De surcroît, dans un grand quartier qui dispose pourtant d’un commissariat de sécurité publique. Mais, il a fallu attendre longtemps pour que les forces de sécurité interviennent et procèdent à quelques arrestations. Entre temps, plusieurs délinquants se sont échappés. Et les dégâts étaient faits…
Aujourd’hui encore, des membres de ces groupes se pavanent, en toute impunité, dans le quartier.
Face à cette insécurité galopante dans le quartier de Sébénicoro et ailleurs, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, le général Salif Traoré, est une nouvelle fois interpellé. Oui, le ministre en charge de la protection des personnes et leurs biens est fortement interpellé par ce qui se passe à Sébénicoro !
Déjà en proie à des attaques terroristes dans plusieurs localités, le Mali n’a aucun intérêt à voir ses grandes villes, particulièrement Bamako se transformer en Far West, où les populations ne savent plus à quel saint se vouer.
Aujourd’hui, Bamako et d’autres villes du pays du pays ont urgemment besoin d’un véritable Plan de sécurisation et de lutte contre le grand banditisme, non d’actions à la fois folkloriques et sporadiques, sous les projecteurs des caméras.
En somme, le général Salif Traoré doit rompre avec toutes ces actions aux effets limités et qui sont loin d’avoir les résultats escomptés.