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Bourbier scolaire : le gouvernement propose une prime, les syndicats veulent une indemnité
Publié le jeudi 16 mai 2019  |  Info Matin
Marche
© aBamako.com par A S
Marche des enseignants
Bamako, le 6 mars 2019 les enseignants ont marché pour réclamer des primes
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Après deux séances de négociations (lundi 13 et mardi 14 mai 2019), les travaux de la commission de conciliation Gouvernement-syndicats de signataires du 15 octobre 2016 doivent reprendre ce mercredi 15 mai dans les locaux du ministère de l’Éducation nationale. Hier les deux parties se sont séparées sur un blocage autour des termes indemnité de logement et prime de résidence.

Ce mercredi, enseignants et gouvernement doivent se retrouver autour de la table de négociation pour essayer de trouver un compromis sur les termes qui les divisent.

Le Collectif exige du gouvernement la satisfaction de 10 points de revendication sur lesquels 7 ont déjà fait l’objet d’un accord total.

Sur les 3 points de désaccord qui étaient sur la table de négociation, à l’ouverture des travaux, deux avaient fait l’objet d’accord au cours de la séance du lundi 13 mai qui a duré de 15 heures à 23 heures. Il s’agit de l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État ; et la relecture immédiate du Décret N° 529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3.

Il nous revient que le point relatif à l’octroi d’une indemnité de logement reste le seul faisant l’objet de désaccord entre les parties sur les 10 points déposés par le collectif sur la table du gouvernement.

Hier mardi, selon nos sources, le gouvernement a fait des propositions autour desquelles les syndicalistes ont demandé une suspension pour consulter la base.

Dans les coulisses, on parle de la proposition d’une prime de résidence de 20 000 F CFA faite à la partie syndicale.

Faisant le point des négociations ce mardi 14 mai 2019 devant les députés, le ministre de l’Éducation nationale, le Dr Témoré TIOULENTA, a indiqué que le gouvernement est en déphasage avec les enseignants sur ce point, à savoir les indemnités de logement.

Selon lui, l’État a le devoir de protéger les autres par l’application de lois. Dans l’arsenal juridique en lien avec les rémunérations et autres, a-t-il fait savoir, il n’y a pas d’indemnité de logement. Donc, a-t-il expliqué, l’État ne peut pas créer des indemnités de logement exclusivement pour les enseignants au risque d’avoir les syndicats des autres secteurs sur son dos. «Si on le crée, c’est pour tous les travailleurs. Autant le corps enseignant est important, autant chaque Malien est important», a-t-il tranché.

Au lieu de créer une nouvelle rubrique pour les indemnités, le gouvernement, selon le Dr TIOULENTA, a proposé de loger le montant dans la prime de résidence. «Donc l’État ne refuse pas. Aujourd’hui, l’État a fait des propositions concrètes, la seule divergence réside dans les modalités de prise en charge », a-t-il défendu. En terme clair, il s’agit d’un problème de nomenclature budgétaire concernant la prise en charge de ce point précis. « Ils tiennent absolument à ce que ça soit des indemnités de logement qui n’existent pas dans les textes », a informé le ministre. Mieux, le gouvernement a même proposé de créer une indemnité spéciale qui prendrait ça en charge. Tout ça, a dit le ministre, montre la bonne volonté du gouvernement sans parvenir à convaincre les enseignants. «Nous interprétons ça comme un manque de confiance, mais, en même temps nous estimons qu’il y a une certaine volonté de nous pousser à la faute», s’est plaint le ministre qui a rappelé que sur les 10 points, 9 sont pratiquement acquis. Et sur le dernier point, le gouvernement ne demande pas aux syndicats de céder, mais d’accepter que ça soit logé dans une rubrique régulière.

A la question de savoir si l’année sera sauvée, Dr TIOULENTA de répondre : «nous ne pouvons pas dévoiler nos stratégies si nous ne désespérons pas des enseignants».

Dans communiqué en date du 13 mai, le gouvernement dit fonder un espoir sur l’aboutissement heureux des négociations entamées en vue de la reprise très prochaine des cours.

Par Abdoulaye OUATTARA

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