Après l’hommage rendu aux deux soldats français, tués au Burkina Faso après avoir sauvé des otages, ce quotidien suisse germanophone se questionne : l’engagement militaire de la France au Sahel (4 500 soldats) doit-il encore durer ? Le conflit n’arrive-t-il pas à un enlisement, comme en Afghanistan ?
Avec 4 500 soldats stationnés au Sahel, la France s’est engagée dans une guerre asymétrique contre les rebelles islamistes. L’armée française s’est déployée dans la région en 2013 à l’époque où, au Mali, la ville de Tombouctou était menacée de destruction par des djihadistes. Son ennemi est insaisissable, et son territoire sans limites.
Dans le désert ou la savane, les hommes souffrent naturellement de la chaleur et de l’ennui, qui mettent parfois brutalement les nerfs à vif. Le sable et la poussière poussent également le matériel jusqu’à ses limites. Le ravitaillement est difficile : sur route, les convois sont exposés aux attaques surprises, et le transport aérien coûte cher.
Et, pour ne rien arranger, les Français évoluent dans une zone où s’entrecroisent plusieurs lignes de front : aux tensions religieuses et communautaires s’ajoute en effet l’opposition entre éleveurs et paysans, sans oublier les trafics de drogue et d’êtres humains. Difficile de s’y retrouver dans cet imbroglio.
Un succès discutable
L’opération Barkhane s’étend sur cinq pays d’Afrique : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Les forces de sécurité de ces États