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Tueries à Mondoro : L’AJDM interpelle le gouvernement
Publié le vendredi 17 mai 2019  |  L'Observatoire
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Dix-huit corps minés abandonnés en brousse, impossibilité de voyager entre les villages voisins, l’insécurité dans la Commune rurale de Mondoro a atteint son paroxysme. De 2015 à maintenant, on nous signale plus de 180 victimes dont des hommes, femmes et enfants.



L’insécurité ne cesse de se propager dans la Commune rurale de Mondoro, Cercle de Douentza, Région de Mopti. Pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, l’Association des jeunes pour le développement de la commune rurale de Mondoro (AJDM) a organisé une conférence de presse, le samedi 11 mai dernier, à la maison de la presse.



Axée sur le thème : «Crise sécuritaire et humanitaire dans la commune rurale de Mondoro», cette conférence s’est déroulée en présence du Représentant du Maire de Mondoro, Moulay Ongoïba, qui avait à ses côtés Aly Ongoïba, Président de l’AJDM et le Secrétaire Général de l’association, Oumar Ongoïba.

Après son mot de bienvenue, le Président de l’AJDM, Aly Ongoïba, a introduit les débats en disant que Mondoro est le martyre de la crise qui sévit dans l’ensemble de la Commune. Pour briser le silence, la jeunesse consciente de la localité a décidé, à travers quelques informations, d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les réalités occultées qui prévalent sur le terrain.

Selon Oumar Ongoïba, le principal conférencier, cette décision de rompre le silence a pour motif de lever l’amalgame semé par certaines personnes. «La communauté Dogon souffre le martyre d’une telle réalité, dans le Mondoro», s’est-il indigné.

Par ailleurs, le conférencier dira que le conflit n’est nullement un conflit entre Dogons et Peulhs, mais plutôt des groupes radicaux qui viennent attaquer les paisibles citoyens dans la Commune de Mondoro. À titre d’exemple, ajoutera-t-il, du 17 juillet 2015 à nos jours, Mondoro a connu près d’une cinquantaine d’attaques ciblées qui ont visé les villages de Tiguila, Douna, Yangassadiou, Banai, Isseye, et Mondoro ville.



Quant au nombre des victimes, il s’élève à plus de 180 de personnes tuées dont des hommes, des femmes et des enfants. Parmi ces victimes figure le Maire de la Commune de Mondoro, feu Souleymane Alaye Ongoïba, non moins un élu de RPM. Ensuite, les conférenciers ont mis l’accent sur la crise humanitaire catastrophique qui prévaut dans le village.

«La sécurité alimentaire des populations locales s’est détériorée en raison des troubles successifs empêchant des travaux agricoles durant ces trois dernières années. A cela s’ajoute l’embargo commercial, causé par la pose des mines sur les axes routiers », ont-ils laissé entendre, tout en ajoutant que plus 18 villages sur 23 de la Commune rurale de Mondoro sont en risque de famine et de maladies liées à l’insuffisance alimentaire dans cette localité.

Sur le plan sanitaire, une mission d’investigation sur des cas de maladies inhabituelles a été organisée par ” Médecin sans frontière” le 5 août 2018. À ses dires, leur Rapport dénombre 224 cas de maladies et la mort de 35 personnes dont des femmes et d’enfants. Notons également que cette crise a occasionné des vols répétés des animaux dans la commune où plus de 20.715 têtes ont été enlevées.



Signalons aussi que le déficit alimentaire et sanitaire a entraîné le déplacement massif de la population à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Au minimum, 1.575 individus ont été contraints d’abandonner leur zone au profit d’autres contrées.

À cet effet, les conférenciers lancent un appel d’aides humanitaires auprès du Gouvernement et des organisations internationales. De même, ils appellent les autorités à trouver des mesures idoines pour sécuriser les citoyens afin que les cultures puissent être réalisées cette année partout dans la Région de Mopti.

Enfin, ils invitent les plus hautes autorités du pays ainsi que les organisations internationales des Droits de l’Homme à ouvrir une enquête diligente sur les tueries récentes de Tiguila qui ont couté la vie à 18 Dogons et dont les dépouilles restent toujours piégées et abandonnées dans la brousse.

Aly MORBA
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