Le juge Diawara semble vouloir sonner le glas des « vidéomen » maliens, ces personnes spécialisées dans la réalisation de vidéos sur les réseaux sociaux. L’activiste Bouba Fané vient d’être arrêté et placé en détention à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Cela confirme que les cibles du juge, ce sont ceux qui profèrent des menaces ou qui insultent sans sourciller les personnalités publiques sur les réseaux sociaux.
L’activiste Bouba Fané est connu pour ses prises de position en faveur du pouvoir et des personnalités proches du régime en place. Mais sa mise en détention intervient après une plainte déposée contre lui par des fidèles attachés au Wahhabisme. Dans une vidéo, Bouba Fané avait menacé sur un ton particulièrement violent de mener des représailles contre une mosquée wahhabite de Bamako.
Mais avant Bouba Fané, l’activiste Djéné Sogodogo, une militante du CDR vivant en France avait été arrêtée à Bamako alors qu’elle était venue rendre visite à ses proches. Le juge l’a arrêtée, car une vidéo qui lui a été prêtée diffuse des insultes gaves contre le président de la République au moment de la présidentielle passée. Les soutiens de Djéné Sogodogo dont Ras Bath estiment que la vidéo a été réalisée par une tierce personne contre qui une plainte a été déposée.
Pour avoir posté des messages vocaux sur les réseaux sociaux contre le prêcheur Chouala Bayaya Haïdara, la jeune dame Assetou Coulibaly et le « journaliste » Ras Diall sont également poursuivis. Arrêtés et placés en détention, les deux personnages ont défrayé la chronique à cause du contenu obscène de leurs vidéos et messages vocaux. Assetou Coulibaly qui parait comme une victime aux yeux de certains dans l’affaire n’a pas eu la chance d’être épargnée.
A présent, tous les regards sont tournés vers de célébrités médiatiques qui sont également visées par des plaintes. Les insultes qu’ils ont proférées contre des personnalités publiques sont connues de tous pour avoir circulé sur les réseaux sociaux. Après l’arrestation de Bouba Fané, il est fort probable que ces personnalités médiatiques soient à leur tour arrêtées par le juge qui a arrêté les autres.
Généralement, les auteurs d’insultes graves évitent de tenir leurs propos sur les radios et d’autres moyens de communication qui sont régulés comme les journaux. Il est clair que nous assistons à un sale temps pour les « vidéomen » virulents qui semblaient être au-dessus de tout. En attendant une loi sur les réseaux sociaux, les juges ont décidé de mettre de l’ordre dans les choses en donnant suite aux plaintes contre les auteurs d’insultes sur internet ou les réseaux sociaux.