Sept personnes, dont deux gendarmes et un douanier maliens, ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans le sud du Mali, lors d’une attaque au poste de Kouri, frontalier du Burkina Faso, a appris lundi l’AFP de sources de sécurité et auprès d’élus.
"Dimanche dans la nuit, le poste de Kouri a été attaqué par des hommes armés. Deux gendarmes, un douanier et quatre civils, dont deux Ghanéens, ont été tués", a affirmé à l’AFP un responsable de la police locale sous couvert d’anonymat.
Selon une autre source de sécurité, "les assaillants sont arrivés sur trois motos, et à bord d’un véhicule". "Ils ont tiré sur les gendarmes, les douaniers et des civils chauffeurs de camion", a ajouté cette source, confirmant le bilan de deux gendarmes et un douanier tués ainsi que quatre civils, dont deux chauffeurs ghanéens.
Confirmant l’information, un élu de la localité a de son côté précisé qu’un des deux gendarmes tués était une femme.
"On ne peut pas pour le moment se prononcer sur les assaillants. Ils sont arrivés de deux côtés de la localité de Kouri. Nous n’avons pas encore vérifié l’information, mais il auraient pris des rangers, des chaussures de militaires, en partant", a ajouté cet élu.
Kouri est notamment un des lieux de passage des marchandises au départ ou à destination du Mali.
Le sud du Mali a commencé à être touché par les opérations jihadistes en 2015 à partir d’une série d’attaques près des frontières ivoirienne et burkinabè.
En février 2017, une religieuse colombienne, Gloria Cecilia Narvaez Argoti, avait été enlevée à Karangasso, près de Koutiala (sud), à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, où elle travaillait depuis six ans comme missionnaire.
En décembre 2018, les services de renseignements maliens ont annoncé l’arrestation aux environs de Koutiala de quatre jihadistes présumés originaires du Burkina Faso, un autre du Mali et un de Côte d’Ivoire, soupçonnés de préparer des attentats dans ces trois pays.
Selon le renseignement malien, les quatre suspects avaient participé à un double attentat le 2 mars 2018 à Ouagadougou, ainsi qu’à l’enlèvement de la religieuse colombienne.
Une source de sécurité dans la capitale économique ivoirienne avait souligné que ces arrestations résultaient de "l’excellente collaboration entre les différents services malien, burkinabè et ivoirien", affirmant que la cellule avait notamment "effectué des reconnaissances sur deux sites à Abidjan".