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300 familles menacées d’expulsion à Sotuba : Une poudrière foncière en veilleuse
Publié le mardi 21 mai 2019  |  Le Républicain
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© aBamako.com par FS
Visite de la CNDH dans la région de Sikasso
La Commission Nationale des Droits de l`Homme (CNDH) a effectué du 13 au 17 Mai 2019, des visites dans les Maisons d`Arrêt et les Unités d`Enquêtes de la région de Sikasso précisément à Bougouni, Yanfolila, Kolondiéba et Kadiolo.
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A Sotuba, en commune I du district de Bamako, un arrêt de la Cour suprême ordonnant la démolition des maisons des 300 familles qui occupent les lieux depuis 2004 sur autorisation des autorités de l’époque, continue à faire polémique. « S’il le faut, nous allons nous battre jusqu’à la mort pour défendre nos droits et nos parcelles puisque nous n’avons rien volé à personne», expliquent les familles qui occupent les lieux aujourd’hui.

A Sotuba, un litige foncier divise Niamankolo Coulibaly et la mairie de la commune I du district de Bamako. C’est le 2 avril 2004 que le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières de l’époque Boubacar Sidiki Touré a donné son autorisation au président de la délégation spéciale de la mairie de la commune I du district de Bamako de recaser les 300 familles sur une superficie de 16 hectares à prélever du titre foncier 187 à Sotuba. La décision gouvernementale a permis aux 300 bénéficiaires d’habiter les lieux en construisant des maisons, des écoles et un centre de santé communautaire.

15 ans après, la quiétude des familles recasées est troublée par une dame nommée Niamakolo Coulibaly qui réclame un droit coutumier sur la zone qui serait la propriété de son père. Selon les occupants des lieux, à tous les niveaux judiciaires, la dame a été déboutée. Par contre, expliquent-ils, c’est seulement au niveau de la Cour suprême qu’elle a eu gain de cause. « Nous ne savons pas comment », s’indignent les occupants.

Les 6 et 16 avril 2019, tôt le matin, la dame Niamankolo Coulibaly, avec l’aide des forces de l’ordre et d’un huissier a voulu faire déguerpir les occupants des lieux. Cela va se solder par des dégâts matériels et financiers pour les 300 familles. Souaïbou Dembélé, le directeur général du groupe Soudim est l’une des victimes de l’excès de zèle de cette « tentative d’expropriation. « Le mardi 16 avril 2019, mes employés ont tous été mis à la porte de mon entreprise sans préavis. Cela nous a causé d’énormes dégâts matériels et une perte financière non négligeable. L’huissier a procédé à l’ouverture forcée de nos bureaux et nos affaires ont été jetés dehors, les serrures ont été changées. J’ai été bloqué à l’extérieur de ma propre entreprise bâtie sur une parcelle légalement achetée à la sueur de mon front. »

Les occupants ont décidé de ne pas bouger d’un iota. Ils sont aujourd’hui sur le pied de guerre : « Si l’Etat ne veut pas créer une autre tension sociale qu’il s’occupe de ce dossier car dans chaque famille, il y a au moins 7 personnes, ce qui fait en tout plus de 2000 personnes. Mettre tous ces gens dans la rue au profit d’une seule personne à cause d’une décision de justice contestée revient à dire que nous ne sommes pas dans un Etat de droit. Et si l’Etat ne veut pas s’assumer dans ce dossier nous-mêmes nous allons prendre nos responsabilités. Ce qui veut dire qu’ils vont marcher sur nos cadavres pour nous faire sortir. Les dégâts que pourraient occasionner la démolition de nos maisons s’élèvent à plus de 20 milliards de FCFA sans tenir compte des milliers de sans abris», expliquent Dembélé.

Les 300 familles exigent, aujourd’hui, une intervention rapide des autorités maliennes, surtout du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta dans le dossier. « Il faut que le président de la République prenne ses responsabilités. Nous sommes des populations paisibles. Pour éviter un bain de sang, il faut vite intervenir. Il ne faut pas que les forces de l’ordre et les populations s’affrontent », met en garde Souaïbou Dembélé.

M.K. Diakité

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