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Accord pour la paix et la réconciliation : La mise en Œuvre accuse un retard de deux ans
Publié le mardi 21 mai 2019  |  L’Essor
Clôture
© aBamako.com par AS
Clôture de la 26e session du comité de suivi de l`accord pour la paix et la réconciliation
La cérémonie de Clôture de la 26e session du comité de suivi de l`accord pour la paix et la réconciliation au Mali le 26 Juin 2018.
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La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale accuse un retard «considérable». Ce constat est du président du Comité de suivi de l’Accord (CSA), l’ambassadeur Ahmed Boutache. Le diplomate algérien s’est prononcé hier sur les quatre ans de l’Accord au cours d’une réunion de la médiation internationale élargie aux parties signataires.
Cette réunion était consacrée à l’état des lieux dans l’application des dispositions de l’Accord, depuis la dernière réunion du CSA. Précisément, il s’agissait d’évaluer la mise en œuvre de la feuille de route du 22 mars et particulièrement l’état d’avancement du processus de DDR accéléré, de la révision constitutionnelle et l’opérationnalisation de la zone de développement des régions du Nord. En plus, les récents affrontements à Talataye et le 4è rapport de l’observateur indépendant ont été aussi abordés lors de cette réunion qui a également mobilisé le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré et le Haut représentant du président de la République, le général Mahamadou Diagouraga.
Aux termes des échanges, Ahmed Boutache a critiqué le retard qu’accuse l’Accord dans sa mise en œuvre.
Paraphé en mai 2015, le document a bouclé ses quatre ans, sans atteindre les résultats escomptés. Alors que la période intérimaire (de 18 mois à 24 mois) était censée permettre aux acteurs de mettre en œuvre une grande partie des dispositions fondamentales de l’accord.
«Mais force est de constater qu’au lieu de pouvoir réaliser les objectifs fixés pour la période intérimaire, nous en sommes aujourd’hui encore à essayer de mettre en œuvre ces dispositions là», a déploré le diplomate algérien. En terme plus clair, a-t-il poursuivi, «nous avons un retard de deux ans, ce qui est considérable».
Aujourd’hui, la médiation internationale juge urgent de parachever un certain nombre de points relatifs notamment à la mise en place des Autorités intérimaires. Il s’agit de la désignation de certains conseillers, la nomination de deux présidents de conseils de cercle… Autant de problèmes à régler avant le 15 juin, selon Ahmed Boutache qui a fait remarquer que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira, le 30 juin prochain, sur la situation au Mali.
Cette lenteur dans la mise en œuvre de l’Accord est, de l’avis du diplomate algérien, préjudiciable au processus de stabilisation. En attestent les récents évènements survenus à Talataye où des groupes armés se sont affrontés.
«Une des conséquences malheureuses du fait qu’on n’a pas encore réussi à en finir avec l’application de l’accord», a fait remarquer Ahmed Boutache. Pour lui, «nous n’aurions pas encore sur le terrain des hommes en arme» si l’application de l’Accord avait évolué à souhait. Aujourd’hui, s’est-il réjoui, les contacts entrepris par la médiation et les discussions engagées par l’entremise de la MINUSMA entre les protagonistes (MSSA et CMA) ont débouché sur un accord de cessez-le-feu.
Cependant, l’analyse du chemin parcouru ne révèle pas des échecs. L’Accord a aussi enregistré des avancées indéniables, obtenues dans chacun de ses quatre volets : politico-institutionnel ; développement économique, social et culturel ; sécurité et défense ; et justice réconciliation.
Le volet sécurité et défense se démarque avec des résultats encourageants en matière de DDR. Dès le vendredi prochain, a annoncé Ahmed Boutache, «le gouvernement transmettra à la MINUSMA la liste complète (avec des numéros matricules) de 1300 éléments qui seront versés dans les FAMA».
Pour accélérer l’application de l’Accord, le Comité de suivi entend accentuer les efforts en faveur de la feuille de route du 18 mars portant sur les grands chantiers, dont la révision constitutionnelle et l’entente nationale. A propos de la révision constitutionnelle, M. Boutache a souligné avec satisfecit l’élaboration de l’avant-projet de loi.
Une avancée significative, dira-t-il. Il a en outre évoqué la mise en place d’un gouvernement de large ouverture et la signature d’un pacte politique par les principaux acteurs de la scène politique.
«Autant d’éléments qui vont concourir positivement à des avancées notables dans la mise en œuvre de l’Accord», s’est-il félicité.

Issa DEMBÉLÉ
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