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SOUDAN FRANÇAIS Le réveil de l’Islam
Publié le mardi 21 mai 2019  |  L’Inter de Bamako
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Trois (03) grandes figures musulmanes dominent les dernières décennies précédant l’installation de la France au Soudan: Cheikou Hamadou, El Hadj Omar et Samory.

Cheikou Hamadou (1775-1844), leva l’étendard de la révolte, en 1817, contre le roi peulh du Macina, dont son armée défit les guerriers qui avaient pourtant fait alliance avec les Bambara. Adepte d’une forme de collectivisme agraire et pastoral, il fonda un Etat théocratique dont la capitale située à proximité de Mopti s’appelait Hamdallahi (loué soit Dieu).
Très puritain, il fit détruire la grande mosquée de Djenné dont la beauté offensait l’Islam dépouillé qu’il prêchait. Il organisa le Macina militairement et administrativement, sédentarisa les Peulh et établit une fiscalité draconienne. A sa mort, son fils, puis son petit-fils lui succédèrent. Le règne de ce dernier fut interrompu, en 1862, par la conquête d’El Hadj Omar.

El Hadj Omar (1794-1864), né dans le Fouta Toro sénégalais, est considéré comme le fondateur de l’Empire toucouleur. Membre de la confrérie Tidjane, il fut élevé dans la stricte observance des principes de l’Islam et, dès 1825, il jouissait d’une grande réputation de sagesse et de sainteté.
En 1826, il se rendit à la Mecque et séjourna à plusieurs reprises au Nigeria du Nord. Aujourd’hui, ses conquêtes sont interprétées tantôt comme une tentative d’hégémonie sur les Peulh et les Bambara, tantôt comme une réaction nationaliste de résistance à la pénétration française, tantôt comme une tentative de propagation de l’Islam par la guerre sainte comme ce fut le cas pour Ousman dan Fodio au Nigeria.
Cette dernière interprétation est difficile à soutenir dans la mesure où le conquérant toucouleur subjugua d’autres musulmans dont les Peulh du Macina. Sa mort mystérieuse dans les falaises de Bandiagara où il disparut dans une grotte, après avoir étendu ses conquêtes au Kaarta et au royaume de Ségou, ajoute encore à sa gloire. C’est avec son fils Amadou que l’Islam commencera à se confondre avec la résistance à l’occupation coloniale.
Tandis que Cheikou Hamadou et El Omar sont originaires de l’actuel Sénégal, Samory est originaire de l’actuelle Guinée et Sékou Touré affirme être l’un de ses descendants. Dernier en date des fondateurs d’Empires noirs, il est né en pays mandingue et fut d’abord colporteur.
En 1865, il fonde le royaume du Wassoulou, puis se heurte dans ses conquêtes à Tiéba, roi de Sikasso à l’est, aux français au nord à Bamako. Ceux-ci le captureront finalement et l’exileront. Héros de la résistance africaine suivant les uns et despote noir assoiffé de sang suivant les autres, Samory constitue l’archétype de ces chefs de guerre chers aux adeptes de l’histoire polémique.
Ses conquêtes et ses combats contre les colonnes françaises ont en tout cas beaucoup servi à l’éveil de la conscience nationale en Afrique occidentale. Mais Samory s’est moins manifesté au Mali qu’en Cote –d’Ivoire et en Guinée, où sa personnalité est plus systématiquement exaltée. C’est à son époque en tout cas que se constitue ce qui deviendra le Soudan français.
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