De passage à Paris, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé a été l’invité de Christophe Boisbouvier. Dans son intervention, il est revenu sur les récentes évolutions de la situation sociopolitique au Mali tout en décriant certaines déclarations sur le Mali dont il qualifie les auteurs de“ faux spécialistes du Sahel et du Mali“. Il annonce qu’ils (les faux spécialistes) veulent préparer l’opinion à l’éclatement du Mali, une entreprise qui échouera.
Pour sa première tournée européenne en qualité de chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé a été reçu, à Paris, par son homologue français Jean-Yves Le Drian. En marge de cette visite, il a accordé une interview à RFI dans laquelle il est revenu sur les récentes évolutions de la situation politique au Mali.
Répondant aux questions de Christophe Boisbouvier sur les avis de certains spécialistes par rapport à la relation Nord et Sud au Mali, M. Dramé estime que ceux-ci sont des “faux spécialistes du Mali”. Il précise : “Je crois qu’il y a beaucoup de faux spécialistes du Mali et du Sahel qui ont multiplié des déclarations ces dernières semaines dans le but, évidemment, de préparer l’opinion à la séparation de certaines contrées du Mali en particulier”.
Selon M. Dramé, ces “faux spécialistes” ne connaissent pas l’histoire du pays. “Quand ils prétendent que les arabes et les Touaregs n’accepteront jamais d’être dirigés par les noirs, leurs anciens esclaves du Sud ou alors que, les anciens esclaves du Sud ont un comportement vis-à-vis des arabes et des Touaregs, eux ils ne connaissent pas l’histoire de ce vieux pays”, ajoute-t-il, précisant que les vrais connaisseurs de l’histoire du “vieux” Mali, ne parlent pas comme ces pseudos spécialistes du Mali et du Sahel.
“La réalité est ailleurs et ensuite, il ne faut pas oublier, à Ouagadougou comme en Alger, les acteurs maliens ont apposé leurs signatures sur des principes cardinaux importants que sont : l’intégrité du territoire national, l’unité nationale, la forme laïque et Républicaine de l’État”.
“Et nous travaillons activement à créer les conditions de la participation effective de toutes les communautés du Mali à la gestion de leurs affaires à la libre administration des collectivités, d’ailleurs prévues dans notre constitution de 1992 et réaffirmée dans l’accord d’Alger de 2015. Cela veut dire que ceux qui veulent préparer l’opinion à l’éclatement du Mali en vérité perdent déjà leur temps, parce que les Maliens sont tournés résolument au redressement de leur pays, et tous ensemble, ceux du Nord comme ceux du Sud”, indique le chef de la diplomatie malienne.
Concernant la sécurisation du centre du pays, il a prôné le dialogue inclusif. Au préalable, explique M. Dramé, il faut faire baisser le degré de violence avec l’engagent de Barkhane, de la Minusma et du G5 Sahel afin de permettre au pays de chercher des solutions avec les acteurs et avec les habitants de la région. “Toutes les milices doivent être dissoutes, car ils ne peuvent pas avoir droit de citer dans un état de droit. Nous nous devons de rendre mémoire à notre armée qui, depuis 2012, est en action”, a-t-il conclu. Actualité oblige, il a également soutenu la demande de création d’une coalition internationale antiterroriste pour le Sahel, formulée à l’Onu par le Burkina Faso.
Cette première grande interview de l’ancien opposant ” farouche” au pouvoir d’IBK a été bien apprécié par les internautes maliens qui voient en lui un “véritable homme d’Etat” capable de redonner à la diplomatie malienne son lustre d’antan.