«La situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les touaregs et les peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du Sud». Nous Maliens, soucieux de l’unicité de la paix, de la cohésion entre les fils de ce pays, avons appris avec stupeur et indignation cette déclaration venant d’un haut gradé français.
Nous jugeons incendiaires, inopportuns, irrespectueux et indignes de tels propos qui contribuent à plus diviser le Mali, à créer et à faire fleurir les germes d’un morcellement de notre patrie. Monsieur Pinatel : Vous n’êtes pas le Mali, vous n’êtes pas le Malien pour prétendre dire ou affirmer à notre place ce que l’on veut que l’on soit.
Votre déclaration sonne pour nous comme l’exposé soit d’une ignorance certaine de l’histoire du vécu de ce peuple soit comme les prémices d’un projet funeste longtemps mûri par les autorités françaises contre la République du Mali. Le projet d’un «Azawad» Etat indépendant est une machination ; une bêtise semée et nourrie par la France sur le dos du peuple malien et pour la cause on sait de qui là déjà, s’est servie et est en train de se servir.
Le peuple malien veille et fera échec à cette absurdité
M. Pinatel : Pour votre gouverne «les Peulhs ne sont pas une communauté stigmatisée ni marginalisée au Mali. Chez nous il n’y a pas de problème peulh et on ignore le sens de “noirs du Sud” que vous employez de façon péjorative et de façon ignoble dans votre déclaration. Penser que transporter un conflit du nord au centre du Mali peut vous faire parvenir à des fins inavouées est un leurre. Le peuple veille et on n’est pas dupe. Vos propos choquants par rapport aux Peuhls vont au- delà du cadre du Mali, ils laissent apparaître un autre projet indigne de balkanisation de tous les pays de l’Afrique de l’Ouest où vivent des communautés peulhs.
M. Pinatel peut-être que vous avez dit bas ce que certains ont monté comme projet mais vos intentions sordides échoueront et nous nous donnerons les moyens de les faire échouer car nous disposons de leviers sûrs pour cela. Le Mali c’est la diversité culturelle, c’est l’esprit de tous et cela constitue l’une des raisons pour lesquelles, notre tissu social s’est souvent retrouvé atteint mais jamais déchiré. Nous sommes un peuple avec des centenaires de vivre ensemble dans la cohésion malgré notre diversité culturelle. Le Mali est une grande nation respectueuse des valeurs universelles de coopération et de courtoisie. Ces valeurs, vous les avez piétinées avec vos propos offensants et nous, peuple malien, nous faisons un devoir de vous le rappeler de manière toute crue. Nous ne nous tairons pas sur de telles impostures car aucun devoir de recevabilité ne nous l’impose.
Nous fûmes sauveurs avant vous car nos vaillants tirailleurs ont donné leur vie pour sauver votre mère patrie des griffes des envahisseurs à un moment donné de l’histoire. L’intervention française au Mali n’était pas pour nos beaux yeux à nous Maliens, elle est apparue nécessaire à vous tout d’abord pour freiner les conséquences d’une intervention militaire honteuse inadéquate et inopportune que la France avait lancée en Libye, mais aussi pour sauvegarder des intérêts français et rediriger la politique française au Sahel vers une autre vision, vers d’autres objectifs.
M. Pinatel, nous peuple du Mali sommes partisans d’une diplomatie au «gagnant-gagnant», mais nous refusons une diplomatie insultante, unilatéraliste qui piétine l’unité et l’unicité de la nation malienne et du peuple malien. Certes vous avez appris l’histoire de France mais vous avez besoin de cours sur l’histoire du Mali et nos historiens se feront devoir de vous en donner gratuitement.
Nous peuple du Mali exigeons de vous des excuses publiques au peuple malien. Nous exigeons également de notre diplomatie une réaction à la hauteur de l’affront fait par vous à notre égard de par vos propos déplacés et inadéquats qui ne tiennent nullement compte des réalités du vivre ensemble du peuple malien. Debout sur les remparts, nous peuple libre du Mali, nous nous dresserons contre l’ennemi au dedans ou au dehors.