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Exploration et exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau au Mali : Un arrêté interministériel suspend les activités pendant 12 mois
Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Le Républicain
L`orpaillage
© Autre presse par DR
L`orpaillage
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L’Orpaillage au Mali contribue beaucoup dans l’économie du pays mais regorge aussi des effets négatifs. Parmi ces effets négatifs, il y a le système de « drague à Godet » opéré par les Chinois et quelques Maliens. Selon les spécialistes dans le domaine, ce système implanté sur le fleuve permet d’extraire de l’or en profondeur à des centaines de mètres avec toutes les conséquences qui s’en suit. A cause de cette utilisation abusive, le fleuve commence à tarir. Voyant les effets néfastes importants de cette pratique sur la santé humaine et sur l’environnement, l’Etat malien a décidé d’agir. Le 15 mai 2019, un arrêté interministériel a été signé pour suspendre les activités d’exploration et d’exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau au Mali sur toute l’étendue du territoire malien pour une durée de 12 mois.



Considérant l’impérieuse nécessité de préserver les écosystèmes et de protéger la santé des populations contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés de mercure, les ministres des mines et du pétrole, celui de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, celui de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et celui de la Sécurité et de la Protection Civile ont pris un arrêté pour suspendre le système de « drague à Godet ». L’article 1 de cet arrêté interministériel stipule que les activités d’exploration et d’exploitation aurifère par drague sur les cours d’eau au Mali sont suspendues sur toute l’étendue du territoire malien pour une durée de 12 mois à compter de la date de signature du présent arrêté.

« Toute violation de la présente suspension expose ses auteurs au déguerpissement sans préavis et, la saisie des équipements sans préjudice des poursuites judiciaires conformément à la loi », précise l’article 2 de l’arrêté interministériel. Et l’article 3 indique que les gouverneurs du District de Bamako, des régions de Kayes, de Koulikoro et Sikasso, les Directeurs des Services techniques compétents du Ministère des Mines el du Pétrole, du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera enregistré et publié au Journal officiel.

A rappeler que le jeudi 15 mars 2018, une délégation composée des membres du Conseil économique social et culturel (CESC) et des membres de la Chambre des mines du Mali (CMM) s’est rendue dans le cercle de Kangaba. La délégation du CESC était conduite par Mamoutou Keïta, président de la commission culture, éducation et communication, celle de la CMM était conduite par son président, Abdoulaye Pona. L’objectif de cette mission organisée par la CMM en collaboration avec le CESC était de visiter le site d’orpaillage de Salamalé (commune de Kaniogo, cercle de Kangaba) et le site de dragage de Kaniogo.

Au regard de la situation de détérioration de l’environnement sur le terrain, le chef de la délégation du CESC, Mamoutou Keïta a souhaité à ce que le secteur de l’orpaillage au Mali soit légiféré. En outre, il a invité l’Etat malien à interdire le système de dragage « Drague à Godet » opéré par les Chinois. Le président de la commission culture, éducation et communication du CESC, Mamoutou Keïta affirmait que ce sont des dragues chinoises qui sont en train de détruire carrément la faune aquatique et le lit du fleuve. Avant d’ajouter que la qualité de l’eau laisse à désirer.

« Si ça doit continuer avec les cyanures et mercures qu’on y déverse, je pense que c’est un problème de santé publique pour tous les maliens. Donc, il faut que l’on fasse attention. Et il se trouve que malheureusement, ce sont les autorités maliennes notamment les autorités de la direction nationale de la géologie et des mines qui leur donne des autorisations provisoires. D’autorisations d’explorations qui viennent à des autorisations d’exploitations. Tout le monde le sait mais personne ne réagit. Je pense qu’il faut que l’Etat soit fort, qu’il prenne ses responsabilités pour que des telles choses préjudiciables à notre santé puissent arrêter. En interdisant purement et simplement », a-t-il martelé.

A l’en croire, des maliens aussi ont des dragues mais qui n’ont pas la même dimension que celle des Chinois. « Le système de dragage opéré par les Chinois viole le code minier malien. Les Chinois ne sont pas dans la légitimité sur les sites d’orpaillages. C’est pourquoi, ceux qui ne sont pas en règle parmi eux seront chassés », déclarait le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye Pona au cours de cette mission.

Aguibou Sogodogo
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