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Sortie du général français, Jean-Bernard Pinatel sur le Mali : Des jeunes leaders condamnent et exigent une « rectification »
Publié le jeudi 23 mai 2019  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Mouvement On a tout compris
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Pour avoir tenu des propos « scandaleux, voire indignant » à l’égard du Mali, les jeunes ont répondu à Jean-Bernard Pinatel, général à la retraite de l’armée française à travers une conférence de presse qu’ils ont tenu le dimanche 19 mai 2019 à la bourse du travail.

Pour la défense du Mali, ils étaient plus d’une dizaine de jeunes représentants plusieurs mouvements et associations lors de cette conférence. À leurs dires, dès au début de la rencontre, « il s’agissait d’une rencontre initiée » suite à des propos « fallacieux, indignes, incendiaires voire scandaleux » d’un « soi-disant » général de l’armée française censé connaitre le nord du Mali alors « qu’il ne connait absolument rien dans l’histoire du pays ». « Nous avons entendu avec consternation certains propos inamicaux, voire haineux, tenus par un officier universitaire et médias français aux ordres d’un État (France) qui s’ingénie depuis des décennies à travestir l’histoire du Mali pour l’adapter à son projet méphitique d’opposer les communautés qui ont toujours vécue dans la symbiose », lit-on dans la déclaration de jeunes leaders. Ils ont déploré les propos du général Jean-Bernard Pinatel qui a déclaré : « la situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les Touaregs et les peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du sud ». « Depuis quand une communauté peule du Mali s’inscrit dans l’irrédentisme ? », S’interrogent les jeunes. Pour ces jeunes, sauf s’il y’a au Mali des Français peuls et touaregs qui pensent ainsi, sinon la majorité des Touaregs ne se reconnaît pas dans les propos de Pinatel.

Suivant cette déclaration, « il est inadmissible que les militaires français engagés au Mali pour la préservation de l’intégrité territoriale puissent se permettre à de tels propos à notre égard ».Outre cela, des propos pareils ont, selon les conférenciers, été aussi tenus par un « soi-disant universitaire », Alexandre Del Valle qui disait : « depuis la création du Mali, les gens du nord non noirs, non africains ne veulent pas vivre avec leurs anciens esclaves du sud et les gens du sud veulent se venger sur les anciens esclavagistes du nord ».

Pour les conférenciers, cette fabrication « des démons de la haine » ne saurait résister à l’analyse. Puisqu’il suffit de s’interroger à savoir quel empire arabo-berbère a consacré la domination des tribus du nord sur le sud ? Le métissage et le brassage culturel ont été opérés comment ? À entendre les jeunes, cette série de déclarations attentatoires au Mali « n’est pas une dérive isolée » quand on sait les profils de leurs auteurs et le moment coopté pour les faire (quatrième anniversaire de la signature de l’accord issu du processus d’Alger).

Aux dires des conférenciers, courant 2015, le ministre Jean-Yves Le Drian avait tenu ces mêmes propos lorsqu’il énonçait dans son intervention « qu’il y aurait deux peuples au Mali qui peinent à cohabiter ».

Selon ces dizaines de mouvements et associations des jeunes maliens, ces entorses et entêtements sont donc faits pour mettre en mal l’unité du pays, voire le diviser dans l’unique velléité d’avoir une mainmise sur nos ressources naturelles afin de bénéficier des intérêts géostratégiques. Chose qui ne sera jamais tolérée par le peuple qui ne va jamais accepter la fragmentation de son territoire au profit de qui que ce soit selon les conférenciers.

Après avoir condamné vigoureusement « ces propos haineux et désobligeants » tenus par ces Français, les conférenciers ont exigé la rectification immédiate desdits propos assortie d’excuse publique aux Maliens. Pour eux, la France n’est là que pour ses intérêts et non pour le Mali. « Nous ne sommes pas contre le peuple français, mais contre le système des dirigeants français au Mali », affirmaient-ils. Pour Bassaro Sylla, « la France est un pays hypocrite qui n’aimera jamais ce pays, il faut qu’on s’organise pour notre libération ».

Notons qu’un meeting est prévu pour ce samedi à la bourse du travail à partir de 16H.

Rappelons que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale malien, Tiébilé Dramé, s’est exprimé sur cette intervention de Pinatel en la condamnant lors d’une interview accordée à la RFI à Paris. Il a donc qualifié les tenants desdits propos de «pseudo spécialistes du nord » qui ne connaissent rien de l’histoire du pays.

Mamadou Diarra
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