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Déclaration des jeunes leaders, Suite aux propos du général Français, Pinatel
Publié le vendredi 24 mai 2019  |  Le Carréfour
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© aBamako.com par FS
Point de presse de la plateforme Debout sur les Remparts
La plateforme Debout sur les Remparts a animé un Point de presse de le Mercredi 7 Février 2018 à la Maison de la Presse. Photo Abdoul Niang
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Le peuple Malien a entendu avec consternation les propos inamicaux, voire haineux tenus respectivement par un officier, un universitaire et des médias français aux ordres d’un Etat qui s’ingénie depuis des décennies à travestir notre histoire en tant que nation pour l’adapter à son projet méphitique d’opposer nos communautés qui ont toujours vécu en parfaite symbiose.

C’est d’abord le général Jean-Bernard Pinatel qui a ouvert le bal en déclarant qu’au Mali « la situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les touaregs et les peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du Sud ». Depuis quand une communauté peule du Mali s’inscrit dans l’irrédentisme ? Tous les peuls sont-ils leucodermes ? La majorité des Touaregs se reconnaissent-ils dans les propos de Pinatel ? Absolument pas !

Peut-être qu’il y a au Mali des Français peuls et des Français touaregs qui pensent ainsi, tels que Emmanuel Ould Macron, Jean Ives Le Drian Diallo, Edouard Philippe Sidibé. Il est inadmissible que les français, engagés militairement au Mali au nom de la préservation de son intégrité territoriale, se permettent une telle liberté de langage à notre égard.

A sa suite, Alexandre Del Vall, un soi-disant universitaire a surpris le monde entier en faisant un exposé de son ignorance à la fois de l’histoire des communautés maliennes et des réalités de ce pays. « Depuis la création du Mali, les gens du Nord, non-noirs, non-africains, ne veulent pas vivre avec leurs anciens esclaves du Sud et les gens du Sud veulent se venger sur les anciens esclavagistes du Nord », pensent-ils ? Il est évident que cette fabrication des démons de la haine ne saurait résister à l’analyse, car il suffit de demander : quel empire arabo-berbère a consacré la domination des tribus du Nord sur le Sud ? Le métissage et le brassage culturel s’est opéré comment ? Alexandre pousse l’outrecuidance voir sa myopie intellectuelle jusqu’à affirmer sur les médias qu’une partie de la population du Nord est non-africaine ! Ça peut être quelle tribu ? Quelle région ?

Evidemment, pour ceux qui vivent de la guerre, pour les agents d’un Etat voyou au comportement éhonté. Nous maliens sommes convaincus que cette série de déclarations préjudiciables à notre unité nationale n’est pas une dérive isolée quand on sait les profils de leurs auteurs et le moment choisi (4ème anniversaire de la signature de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, qui disent des choses et leur contraire). On se souvient des déclarations similaires faites, en 2015, au Mali par Jean Ives le Drian, ministre de la défense d’alors, selon lesquelles il y aurait deux peuples au Mali qui peinent à cohabiter. On se rappelle également la polémique créée l’année dernière au lycée français liberté « A » de Bamako, où des sujets d’évaluation portant sur la fantomatique Azawad avaient été soumis aux élèves.

Les jeunes leaders ont donc compris que toutes ces entorses faites à notre histoire, cet entêtement à vouloir mettre à mal notre unité, ne visent qu’à diviser notre pays afin de faire main basse sur ses ressources naturelles et bénéficier des intérêts géostratégiques.

Le peuple digne du Mali ne saurait tolérer l’exécution d’un tel projet funeste, il n’acceptera jamais la dislocation de son pays. C’est pourquoi, nous allons engager les forces vives de la nation sur la seule voie compatible avec notre dignité et notre unité nationale. Aussi, nous avons décidé de :

Condamner vigoureusement les propos haineux et désobligeants tenus par l’officier, professeur Alexandre et les médias français et exigeons une rectification immédiate assortie d’excuses publiques au peuple malien ;
Condamner le silence de nos autorités et particulièrement la chaîne diplomatique, de la classe politique et d’une partie importante de la société civile ;
Mettre en demeure le ministre des affaires étrangères d’interpeller immédiatement l’ambassadeur de la France au Mali pour des éclaircissements ;
Condamner le silence coupable et habituel de la MINUSMA et de la communauté internationale.
Notre action va s’inscrire dans la durée, elle durera autant que durera l’occupation de notre pays. C’est pourquoi, dès samedi prochain, nous invitons l’ensemble de la Nation à un meeting populaire à l’esplanade de la bourse du travail à 16 h pour dénoncer le jeu trouble de la France au Mali. Comme le président Modibo KEITA nous disons : Pour la République du Mali, si nous devons consentir jusqu’au sacrifice ultime, nous n’hésiterons pas, nous ne reculerons pas, nous le jurons !

Seydou Diarra
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