L’ambassade de la République populaire de Chine au Mali a organisé, mardi dernier à l’hôtel Azalaï, une conférence débats sur la nouvelle route de la soie, une initiative lancée par le président chinois Xi Jinping, il y a six ans. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par l’ambassadeur Zhu Liying, en présence du directeur du Centre d’études stratégiques, Matiné Coulibaly, du secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Cheick Oumar Camara. On notait aussi la présence du député Bagayoko Aminata Traoré, présidente du groupe d’amitié sino-malienne à l’Assemble nationale, du président du club des amis de la Chine, Aliou Sissoko, du doyen de la Faculté des sciences humaines et de l’éducation de l’ULSHB, Dr Modibo Koné.
Précisons que ce concept a été énoncé par le président Xi Jinping, respectivement en septembre et en octobre 2013. Elle est une nouvelle approche chinoise pour un développement durable dans l’optique de défendre un système économique mondial ouvert, en vue de réaliser un développement diversifié, autonome, équilibré et durable. Il s’agit aussi d’approfondir la coopération internationale, renforcer les échanges et l’inspiration mutuelle entre diverses civilisations, sauvegarder la paix et la stabilité mondiale. Un autre objectif est la promotion d’une gouvernance économique durable basée sur une approche gagnant-gagnant. Aussi, par cette initiative, la Chine cherche un nouveau consensus de coopération internationale dont l’objectif est d’encourager les pays à renforcer la coordination de leurs politiques économiques, pour réaliser des coopérations bilatérales et multilatérales plus élargie plus approfondies, ouvertes, inclusives, équilibrées et bénéfiques pour tous. Surtout dans un contexte mondial, où le multilatéralisme semble de plus en plus menacer.
En la matière, les chiffres parlent déjà d’eux-mêmes. « En six ans, grâce à la nouvelle route de la soie, le commerce entre la Chine et les pays riverains s’élève à 6.000 milliards de dollars, l’investissement chinois dans ces pays à 80 milliards de dollars, 300.000 emplois créés, l’impôt et la taxe que les pays riverains perçoivent : 2 milliards de dollars», a dévoilé Zhu Liying. Ajoutant que « grâce à la nouvelle route de la soie, le plus grand pays sans littoral du monde, le Khazakstan, a trouvé un accès à l’océan pacifique par le port chinois dans sa côte est». Pour le diplomate chinois, les pays comme la Jamaïque, le Monténégro et l’Ouganda ont pu construire leur première autoroute. Le Sri Lanka a pu régler son problème d’électricité, a relaté l’ambassadeur Zhu Liying, ajoutant que la Chine accompagnera toujours le Mali dans son développement. Dans ce cadre, la priorité se trouve toujours, selon lui, dans les infrastructures pour que le pays, sans accès à la mer en l’Afrique de l’Ouest, devienne un véritable carrefour de communication.
Intervenant à son tour, le directeur du Centre d’études stratégiques a indiqué que cette vision du président chinois, bâtie sur la route économique de la soie et la route maritime de la soie du 21è siècle, est la preuve d’une volonté politique affichée de «construire une communauté de destin pour l’humanité».
Pour sa part, la présidente du groupe d’amitié sino-malienne à l’Assemble nationale a rappelé que les parlementaires peuvent intégrer le groupe conjoint de réflexion mis en place, afin de mieux identifier les priorités dans la coopération sino-malienne, en tenant compte du fait que le Mali et la Chine doivent avoir une vision claire des enjeux qui déterminent la marche du monde.