Malgré la signature d’un Protocole d’accord entre le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2019 et le Gouvernement consacrant la suspension de la grève des enseignants, la reprise des cours n’est pas encore effective dans l’ensemble des établissements scolaires du pays. Et pour cause ? Certains enseignants qui disent attendre encore des arriérés de salaires, depuis plusieurs mois, conditionnent leur retour à l’école au payement de ces arriérés de salaire.
Alors que l’année s’achemine inexorablement vers sa fin et que les dates des examens de fin d’année avancent à grands pas, les activités pédagogiques peinent à reprendre dans certains établissements scolaires, notamment dans le Cercle de Kati. Les enseignants de ces établissements attendent toujours le versement de leurs salaires, selon des sources concordantes. Depuis l’annonce des retenues sur les salaires des enseignants, ceux de ces établissements n’ont rien bénéficié, malgré la consigne ferme du Président de la République, le 14 avril dernier, face aux notabilités de Bamako et chefs religieux, selon nos sources. En effet, sur ordre du Président de la République qui avait reçu des notabilités chez lui, il a été décidé de payer les salaires des enseignants retenus pour fait de grève. Cela, bien avant même la décision du Collectif des syndicats signataires de suspendre son mot d’ordre de grève. Ce 14 avril 2019, le Président de la République a reçu en audience, à la Base B, les familles fondatrices de Bamako, les coordinateurs des quartiers et certains leaders religieux sur la question de l’école malienne. « Nous sommes, donc, venus vous demander humblement d’ordonner le payement des salaires retenus », s’est adressé au nom des TOURE, Mamadou Bamou TOURE, au chef de l’État. Pour lui, les 850 heures nécessaires pour les enfants doivent être respectées.
En réponse, le Président IBK a assuré ses hôtes : « tout a été dit, expliqué. Cependant, vous ne saurez venir me voir pour un sujet et que votre volonté ne soit exaucée. Le déblocage des salaires n’est plus un problème, Inch Allah ! Ce que vous avez demandé, je l’ai accepté ».
Pour le commun des Maliens, cette question de retenue des salaires des enseignants appartenait désormais à l’histoire, puisque le Président de la République avait engagé sa parole d’honneur que ce facteur ne serait plus un handicap pour le dialogue avec les enseignants grévistes de l’époque. Mais, c’était sans compter avec certains éléments indélicats au sein de l’administration qui sont prêts à tout pour se sucrer sur le dos des Maliens. En tout cas, c’est le triste constat au niveau de certains établissements scolaires où plus d’un mois après cet engagement du chef de l’Etat, des enseignants ne sont pas en possession de leurs dus. Toute chose qui devient un autre facteur de blocage, après la suspension du mot d’ordre de grève du Collectif des syndicats signataires de l’Éducation, ce 18 mai 2019.