Le secteur du coton ou l’or blanc, au cœur de l’économie au Mali, représente un véritable moteur de croissance et de développement de ce pays ouest-africain.
En 2018, le Mali s’est classé premier producteur de coton au niveau du continent avec 725.000 tonnes de coton-graine, selon les données de la Compagnie Malienne de Développement du Textile (CMDT).
La filière coton représente environ 15% du PIB (produit intérieur brut) du Mali et constitue le premier produit d’exportation du pays, alors qu’un malien sur cinq, soit près de 4 millions de la population vivent directement de la culture du coton.
Le coton au Mali est produit de manière écologique, c’est-à-dire, qu’il est produit en rotation culture, sa production respecte les caractéristiques du sol. La CMDT exporte environ 97% du coton fibre pour un chiffre d’affaire qui avoisine les 215 milliards FCFA, soit près de 328 millions euros.
Seul 3% du coton malien est utilisé dans l’industrie au Mali au moment où ce produit a pourtant de multiples utilisations dans la pharmacie, le mobilier (fauteuil, chaises), le transport et dans bien d’autres domaines.
Selon Sidiki Alassane Sow, ingénieur agronome et agroéconomiste qui intervenait lors d’une récente rencontre sur le thème « l’agro-industrie : véritable moteur de développement pour le Mali », le développement du secteur du coton au Mali passe par le renforcement de la compétition sur le marché international à travers notamment des subventions de l’État à l’industrie du coton.
Il est question aussi du développement de l’électricité. « Sans électricité, il n’y a pas d’industries. On doit absolument mettre l’accent sur le développement du secteur énergétique au Mali que ce soit avec des projets étatiques ou des projets privés », a-t-il souligné.
Sow a également mis l’accent, sur la main d’œuvre, estimant que l’Etat malien doit mettre en place une politique d’éducation pour que chaque année, il y ait des formations pointues dans les secteurs de l’ingénierie agroalimentaire et de l’agroéconomie.
Cet ingénieur agronome a souligné en outre l’importance capitale de l’entreprenariat. « L’État seul ne peut pas promouvoir un secteur coton moteur de l’économie, il faut attirer les entrepreneurs », a-t-il insisté.
Société anonyme d’économie mixte créée en 1974, la CMDT est l’un des maillons essentiels de la filière de production cotonnière du Mali.
Elle assure plusieurs missions dont le conseil agricole auprès des producteurs de coton, la commercialisation et l’égrenage du coton-graine, la vente de la graine de coton et la vente de la fibre de coton à l’exportation et aux industries textiles maliennes
La Compagnie Malienne de Développement du Textile intervient dans les terroirs situés au sud du fleuve Niger (le Cercle de Dïoila dans la Région de Koulikoro, les Cercles de Barouéli, de Bla et de San dans la Région de Ségou et l’intégralité de la Région de Sikasso) et à l’ouest dans le Cercle de Kita dans la Région de Kayes, sur une superficie de 134 518 km2 regroupant 6345 villages et hameaux, abritant une population d’environ 3.400.000 habitants, soit 28% de la population nationale.
La zone regroupe les climats soudano-sahélien, soudanais et guinéens. La saison des cultures correspond à la période pluvieuse de mi-mai à début octobre. La production est assurée par de petites exploitations familiales au nombre de 175.000 exploitations environ cultivant en moyenne 10 ha dont 3 ha sont réservés au coton (le 1/3), le reste est occupé par les céréales (maïs, mil, sorgho et riz pluvial) et les légumineuses (arachides, niébé), selon la CMDT.