Contrairement à ce qui se dit, il y’a des militaires maliens à Kidal. Ils y résident dans le cadre de la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et sont logés au Camp principal situé à l’entrée de la ville de Kidal.
Au nombre de 60, au départ, c’est un petit nombre qui s’y trouve présentement. La majorité, nous a-t-on dit, est rentrée à Bamako, prétextant des maladies ou pour d’autres raisons subjectives.
Le reste des militaires maliens, une dizaine, se tourne les pouces et ronge son frein. On les sent véritablement amers. Ils ne s’en cachent même plus. Ils souffrent et se sentent presque abandonnés. On ne peut pas les apercevoir.
Massés dans un coin du camp, entre des véhicules Fama poussiéreux dont on se demande s’ils peuvent encore servir à quelque chose, les militaires maliens attendent le premier visiteur (ils n’en voient pas beaucoup) et n’hésitent pas à «vider leurs sacs».
Ils se plaignent, fondamentalement, de leurs conditions de vie, de l’injustice en leur sein et du comportement de leurs supérieurs. Un de nos interlocuteurs n’a pas hésité à nous dire, droit dans les yeux, qu’ils ne se tairont plus et qu’ils vont continuer à dénoncer ces comportements à chaque fois qu’une occasion se présente.
Il se dit «profondément déçu» de l’attitude de certains de leurs chefs et de certains Maliens qui «restent à Bamako et racontent n’importe quoi. Ils ne savent même pas ce que nous vivons ici».