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Monarque politique ou dandy du pouvoir: Le style IBK, quel est-il ?
Publié le mercredi 5 juin 2019  |  Infosept
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© Autre presse par DR
Le Président IBK à la Mecque
Le Président de la République, Chef de l’Etat, Excellence El Hadj Ibrahim Boubacar Keita accompagné de son Épouse Keita Aminata Maiga , Présidente de l’ONG en marge du 14 è Sommet de l’OCI, a accompli la Oumrah à la Mecque.
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Charles de Gaulle, bien qu’il était militaire, ne cessait d’user de la surprise du verbe durant sa gouvernance au point qu’il en fit son style, sa marque de fabrique. Il marqua toute une époque par ses envolées lyriques et ses phrasées fort bien inspirées. Le président IBK, lui, et ce depuis bien avant son bail de Koulouba, avait une image de dandy qui lui collait à la peau, au sens mélioratif du terme. L’on le qualifiait bien volontiers de bourgeois avec un gout certain pour le raffinement. Lui aussi, tout comme de Gaulle, manie la langue de Molière avec dextérité. Alors qu’il entame son second mandat, voilà l’occasion de dresser le style IBK, tant sur le plan de sa gouvernance que sur celui de son verbe.

Ibrahim Boubacar Keita est certes tout l’opposé du bourgeois gentilhomme (Monsieur Jourdain), personnage principal de la pièce de Molière du même nom, et qui avait l’obsession de ressembler aux gens de la haute société française. IBK est très certainement le président malien, le plus raffiné, le plus élégant, et aussi le plus « occidental ». Par son langage français hautement soutenu, un langage agréablement audible que même les descendants de Charlemagne ont du mal à user, il se présente comme le digne héritier de Senghor. Oui ! IBK est bel et bien un dandy. Mais cet aspect de son personnage intéresse-t-il vraiment le Malien lambda ? Oh que non !
Par contre, ce qui est digne d’intérêt, c’est lorsque le style de l’homme rencontre le style du président de la république. En d’autres termes, en quoi la gouvernance d’IBK est différente de celle ses prédécesseurs ?

Tout était pourtant bien parti pour rompre avec l’ordre ancien afin de faire place à un nouveau mode de gouvernance beaucoup plus en phase avec l’orthodoxie démocratique. Dans le même ordre, en déclarant une quasi croisade contre la corruption et le népotisme, l’espoir d’un Mali où règne la transparence dans la gestion des deniers publics était au beau fixe. Tout le monde craignait IBK, à tel point qu’au début de son premier mandat, beaucoup de fonctionnaires tentèrent de se mettre en règle alors que le président ne donna la moindre directive. Des employés se mettaient religieusement à la tâche et la discipline était devenue, pour un court moment, la devise de tous. Patatras ! Le relâchement survint. Et l’on assista peu à peu à la renaissance du Mali de l’avant 2012. L’image d’une main de fer dans un gant de velours d’IBK s’est fortement effritée à l’épreuve du pouvoir.

Néanmoins, et ce, un quinquennat plus tard, c’est toujours lui qui gouverne. Il faut être sincère et reconnaitre que dans le landerneau politique malien, IBK est celui qui a le plus de charisme. Le pouvoir lui va bien, et son accession au pouvoir relèverait presque du divin. D’où son côté monarque politique. Pour faire un parallèle à la France du Moyen-Age qu’il aime tant, l’on affirmerait qu’il tient son pouvoir d’une monarchie de droit divin comme le roi soleil à l’époque, Louis XIV. Aujourd’hui encore, son charisme a un pouvoir d’attraction certain. Un charisme suffisant dans un pays comme le Mali pour être élu, réélu et gouverner. Les désillusions de ses premières années n’en firent rien. IBK est toujours le locataire de Koulouba.

Mais alors, parvient-il à combler les attentes ? Sur ce plan, les Maliens devront comprendre qu’IBK n’est pas du genre à ficeler un dossier dans les moindres détails et d’en suivre la mise en œuvre du début à la fin. Il n’est pas également du genre, bien qu’il en ait l’air, de faire usage de la force de l’autorité pour contraindre tous au respect de la loi et à la transparence. IBK est plus du genre à gérer. Ni plus ni moins ! Et c’est déjà pas si mal, vu le contexte très fragile du pays. Pour beaucoup, l’on assiste à une phase de transition politique qui ne dit pas son nom. Le véritable travail de reconstruction du pays démarrera à la fin du second mandat. Ce sera au prochain président de la République de construire le véritable Mali post crise multidimensionnelle.
Entre temps, qualifiez-le comme vous voulez, monarque politique, dandy du pouvoir ou encore roi du nouveau Mandé ; IBK règne !

Ahmed M. Thiam
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