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Sans Tabou: sécurité au centre, l’État sous-traite-t-il avec Dan Nan Ambassagou ?
Publié le jeudi 6 juin 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
2ème édition du festival de Kirina
Bamako, le 09 avril 2016 la 2ème édition festival de Kirina a été lancé
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Malgré la décision annoncée du gouvernement de dissoudre et de désarmer les milices après le massacre d’Ogossagou, le mouvement d’auto-défense Dan Nan Ambassagou reste égal à lui-même. À travers un communique en date du 26 mai dernier, il a annoncé sa décision de sécuriser les populations par l’organisation de patrouilles pour mettre hors d’état de nuire les bandits qui tenteront de s’attaquer aux paisibles citoyens. Volonté réelle de défier l’État ou de sécuriser des populations abandonnées à elles-mêmes ?

La nature a horreur aurore du vide, dit-on. Depuis quelques mois, il ne se passe plus de jour ou de semaine sans que de paisibles citoyens ne payent le lourd tribut de l’incapacité de l’État à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, dans les localités du centre du pays.

Ainsi, ce 26 mai 2019, à Macina, des hommes armés non identifiés ont attaqué le village de Soumouni, à 40 km de Macina dans la région de Ségou. Au cours de l’assaut, une personne a été tuée et 5 autres ont été blessées. Le 27 mai 2019, il a été annoncé la mort de trois individus à bord d’une moto tricycle en provenance de la foire de Diallassagou, dans le cercle de Bankass. Ils avaient été attaqués par des hommes armés non identifiés, selon des sources concordantes. La liste des tragédies liées à ces attaques des terroristes contre les civils reste longue. Ainsi, après le drame de Ogossagou du 23 mars 2019, qui a fait près de 150 morts tous des civils, une psychose sans précédente s’est installée dans le centre de notre pays et les populations, sans défense, font l’objet de menaces quotidiennes. L’annonce de l’arrivée à Mopti ville de plus de 6000 personnes de ces localités ayant fui leurs villages n’est pas moins un signe d’abandon ou d’incapacité de l’Etat à faire face à leur sécurité.

C’est la raison pour laquelle, suite à la décision du gouvernement de dissoudre l’association Dan Nan Ambassagou, son chef d’état-major n’a jamais cessé de justifier l’existence de sa milice par une absence de l’État à travers ses services et l’armée pour sécuriser les populations. C’est dans ce contexte que le mouvement d’Auto-défense, dans un communiqué en date du 26 mai, s’est fait parler de lui en informant l’opinion nationale et internationale de son intention d’assurer la sécurité dans certaines localités du pays vulnérables et exposées à des attaques. Il s’agit en occurrence de Djenné, de Tenenkou, de Youwarou, de Bandiagara, de Mopti, de Bankass, de Koro et de Douentza.

« Face à la recrudescence des violences dans ces zones surtout à l’approche de la période hivernale, les éléments du mouvement Dan Nan Ambassagou de ces zones se sont réunis le dimanche 26 mai 2019 au pays dogon. À l’issue de cette rencontre, les participants ont décidé de sécuriser les populations de ces zones en organisant des patrouilles pour mettre hors d’état nuire, les bandits qui tentent de s’attaquer à ces paisibles citoyens », se justifie ainsi le mouvement Dan Na Ambassagou.

Puis, il conclut : « le mouvement auto-défense Dan Na Ambassagou au Pays Dogon rappelle qu’il reste toujours dans la logique de soutenir le gouvernement à stabiliser et sécuriser le Pays Dogon ».

En plus d’avoir manqué de courage ou de moyens pour se déployer sur le terrain, l’État est en train d’assister à la montée en puissance d’une milice, en contradiction avec ses propres lois lui assigne l’obligation de sécuriser les personnes et leurs biens sur toute l’étendue du territoire.

Par Sikou BAH
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