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Attaque de Koulongo : La MINUSMA souhaite que les crimes ne restent pas impunis
Publié le vendredi 7 juin 2019  |  L’Essor
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse de la MINUSMA
Le Directeur de la Division Droit de l’Homme de la MINUSMA M. Guillaume Ngefa a animé une conférence de presse, le jeudi 06 juin 2019 à 11H00 au Quartier général de la MINUSMA
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Le village de Koulongo-Peul, dans le cercle de Bankass, a été victime le 1er janvier 2019 d’une attaque ayant causé la mort d’une trentaine de personnes. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nation unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a mené une enquête sur ces atteintes aux droits de l’Homme. Hier, au cours d’une conférence de presse, le directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, Guillaume Ngefa, a présenté les conclusions du rapport de l’enquête sur les événements de Koulongo.
Dans son exposé liminaire, le conférencier a expliqué que ce rapport vise à attirer l’attention du gouvernement de notre pays sur l’importance de prévenir de telles attaques et de mettre un terme à l’impunité qui alimente les tensions et la violence entre les communautés.
En ce qui concerne la méthodologie utilisée par rapport à cette enquête, M. Ngefa a indiqué que les informations décrites dans ce document sont fondées sur les résultats obtenus grâce à des données collectées et analysées, en un premier temps, à partir des médias, photos et vidéos disponibles sur différentes plateformes.
Dans un second temps, une équipe spéciale d’établissement des faits a été déployée les 7 et 8 janvier à Koulongo-Peul et Koulongo-Habe en vue de recueillir des informations additionnelles. Au cours de cette mission, a poursuivi le conférencier, l’équipe a eu des entretiens individuels avec des témoins oculaires des faits et des échanges aussi bien avec la communauté peule que dogon.
Selon le rapport remis à la presse, les assaillants ont incendié 173 cases et 59 des 61 greniers du village, soit près de 80% des bâtiments, faisant 39 morts et 9 blessés au moins. Par rapport aux atteintes aux droits de l’Homme, le document cite les meurtres, les mutilations et autres blessures ainsi que des actes de destruction et de pillage. Pour Guillaume Ngefa, ces actes constituent des atteintes sérieuses au regard du droit international humanitaire.
Par ailleurs, il a apprécié les soutiens apportés aux sinistrés de Koulongo par les autorités régionales. «Elles ont assisté à l’enterrement des victimes et fait des dons matériels et financiers aux survivants», a-t-il précisé, avant de saluer la présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, sur les lieux de l’attaque.
D’après le rapport, l’implication du gouvernement a permis d’arrêter 12 personnes parmi lesquelles 4 étaient en détention et 8 sous contrôle judiciaire à la publication de ce document. Les chefs d’accusations sont, entre autres, assassinat, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et détention illégale d’armes et de munitions.
En outre, la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma recommande notamment à notre gouvernement de mener à bien des enquêtes ouvertes, de manière impartiale pour identifier les auteurs de l’attaque de Koulongo-Peul ; de remplir ses obligations relatives à la promotion et la protection des droits de l’Homme, y compris dans le contexte des violences sur fond de tensions communautaires ainsi que de promouvoir les initiatives de réconciliation et de cohésion communautaire en favorisant un dialogue inclusif et consensuel sur les moyens de résolution des conflits.
Le responsable de la division des droits de l’Homme et de la protection a invité la Minusma à renforcer les patrouilles aériennes en collaboration avec celles de l’armée malienne et appuyer les autorités de notre pays dans les enquêtes judiciaires ouvertes par le procureur de Mopti pour s’assurer que les crimes de Koulongo ne restent pas impunis.
Enfin, le conférencier a exhorté la presse à ne pas communautariser les actes, mais plutôt à prendre en compte la victime et ses rapports avec ses assaillants.

Mohamed D.
DIAWARA
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