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Une matinée avec la vieille Dalla Tounkara, la mère de Sacko Maguiraga : “Chaque jour je remercie le Bon Dieu de m’avoir donné l’occasion de vivre longtemps, au milieu de mes enfants et petits-enfants”
Publié le samedi 8 juin 2019  |  Aujourd`hui
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Nous sommes arrivés chez Sacko Maguiraga aux environs de 10H. C’était pour passer une matinée avec sa maman Dalla Tounkara. Assise au milieu de ses enfants, Sacko et Djibril, et aussi de ses arrières petits-enfants venus profiter du weekend pour s’enquérir de ses nouvelles, la vieille venait juste de prendre son petit-déjeuner. Informée par sa fille de l’objet de notre visite, elle s’est dite émue par notre démarche. Parce qu’à son âge elle ne pense pas que sa modeste personne puisse bénéficier d’un tel honneur. Avoisinant les 100 ans, et en nous disant qu’elle a eu 31 enfants, la question était de savoir si elle n’a pas perdu sa lucidité qui nous avait pourtant impressionnés la dernière fois. Mais en réalité son mari avait quatre épouses, donc il n’y avait pas de différence entre les mères biologiques et autres pour les enfants de la grande famille Maguiraga à Nioro du Sahel. En sa qualité d’assistante des affaires sociales, elle était la mère de tous ces petits, dont nombre d’entre eux continuent de la combler de cadeaux.


Dalla Tounkara
C’est en 1979 que Dalla Tounkara a pris sa retraite. A son âge est-ce qu’elle s’ennuie ? Quel son emploi du temps journalier ? La vieille répond : “Je ne m’ennuie pas du tout avec la présence de mes enfants et petits-enfants qui me rendent visite. Chaque matin, j’arrange ma chambre, après ma prière. Je dors quelques heures. A mon réveil, je me lave pour ensuite prendre mon déjeuner. Chaque jour je remercie le Bon Dieu de m’avoir donné l’occasion de vivre longtemps, au milieu de mes enfants et petits-enfants”.

Son alimentation ? Lait, soupe de viande ou de légumes, macaronis.

Son opinion sur l’évolution du monde est sans équivoque. Selon elle, en leur temps, tout était presque gratuit. Et on ne saurait faire une comparaison possible avec celui de ses filles et petits, qui ne fournissent pratiquement aucun effort. C’est-à-dire que la machine fait tout à leur place.

Qu’en est-il de sa pension ? La vieille Dalla soutient qu’elle en touche deux : la sienne, et celle de son défunt mari Fodié Maguiraga. Elle n’a cessé de rire quand nous avons voulu savoir ce qu’elle fait de son argent. A sa place, Sacko Maguiraga nous informe qu’une vieille cantine lui sert de banque. De temps en temps, elle ordonne des retraits pour faire des cadeaux à tel ou tel parent. Nous ne saurons terminer notre entretien avec la grand-mère, sans lui exiger un conte des temps anciens, surtout une des nombreuses histoires de l’Hyène et du lapin.

Mais il fallait faire face à des remontrances des petits enfants de Sacko Maguiraga, pour avoir écrit que leur grand-mère vit dans la solitude. Il s’agit de Youma Assitan Diakité, Aminata Diakité, Ibrahim Diakité, Khadidia Diakité. Elles comprendront à travers ses lignes que leurs mouvements chez leur grand-mère est un comportement important, qui épargne Sacko Maguiraga de la solitude.

O. Roger Sissoko

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