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Le terrorisme au Sahel: Une hydre à plusieurs vies
Publié le lundi 10 juin 2019  |  Infosept
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© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad
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Au plus fort de l’opération Serval, l’on pensait naïvement que le terrorisme au Sahel ne serait plus qu’un souvenir lointain. La puissance de feu de la force militaire française a fait capituler les forces extrémistes en pratiquement 72 heures. Dans la foulée, le président Hollande rendait visite au Mali, tel un chef militaire paradant après un triomphe. Plus de six ans après, la réalité du terrain impose une toute autre lecture, beaucoup plus objective.

Trois groupes terroristes sèment la terreur au pays des hommes intègres : Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et le groupe État islamique dans le Grand Sahara. Certains qualifient le pays d’un nouveau Mali, tant les attaques sur le sol burkinabè se sont multipliées. L’épicentre du terrorisme au Sahel ne serait plus le nord malien mais le nord du Faso. Au cours du dernier mois, il y a eu au moins cinq attaques ciblant des chrétiens, dont plusieurs ont eu lieu pendant les offices religieux.

Là aussi, l’on retrouve les principaux ingrédients qui font le lit du terrorisme ; affaiblissement de l’Etat, surtout en ce qui concerne l’appareil militaire, mais aussi un territoire assez grand et plutôt enclavé. Des éléments qui rappellent le cas du Mali où les terroristes avaient profité de la grande brèche du coup d’Etat du 22 mars 2012 pour s’emparer des 2/3 du territoire. Egalement au Burkina, le lien de cause à effet n’est pas à exclure entre la chute de Blaise Compaoré et la recrudescence du terrorisme. En ce moment, il a fallu, pour les burkinabè, de se réorganiser sur le plan institutionnel. Aussi, la grande muette fut ébranlée par l’implication de certains de ses officiers supérieurs dans un contre coup d’Etat éphémère. Des faits assez suffisants pour permettre aux terroristes de prendre gite au nord du Faso.

Quant à la force du G5 Sahel censée être le premier rempart contre le fléau, elle peine à se mettre en place. Au-delà même des problèmes liés à la logistique et aux moyens financiers, elle se bute à l’état de faiblesse auxquelles se trouvent les armées nationales des pays qui la composent, à l’exception du Tchad.

Ahmed M. Thiam
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