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Au Mali, un nouveau massacre de villageois questionne l’impuissance des forces étrangères
Publié le mardi 11 juin 2019  |  franceculture.f
Serval
© Autre presse par DR
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Le massacre de 95 villageois dans le centre-Mali alimente la crainte des jihadistes, les tensions interethniques et le ressentiment contre les forces onusiennes. Le mode de désignation du prochain Premier ministre en question au Royaume-Uni. Salvator Mundi retrouvé sur le yacht du saoudien MBS ?


"Près de cent morts", nous dit le site Mali Actu ; quatre-vingts quinze, selon un premier bilan officiel, dans ce village de Sobanou Kou attaqué à la nuit tombante par des hommes armés. Les occupants de ce campement dogon ont "tous été exterminés, d'après le maire de la commune, ceux qui ont tenté de fuir ont été abattus". Et Mali Actu de publier une vidéo tournée lundi matin, où l'on constate que oui, comme le dit aussi le maire, le village a été en grande partie dévasté par les flammes : les assaillants, avant de s'évanouir dans la nature, ont tenté de brûler un maximum de maisons avec à l'intérieur les corps de leurs victimes.

On est face à "une morgue à ciel ouvert", déplore le blogger malien Adam Thiam sur la plateforme Benbere.org. Face, aussi et surtout, à "la énième page sanglante de la chronique d'une région qui brûle", "au coeur du plateau Dogon, au centre du Mali, on est sur l'épicentre emblématique du tourisme malien"... ou ce qu'il en reste.

Car depuis des mois c'est la menace terroriste qui occupe tous les esprits, et toutes les Une des journaux de la région. Sur l'antenne de Mikado FM, la radio lancée il y a quelques années par la force de l'ONU au Mali la Minusma, on prend bien soin de rappeler que "les tueurs de Sobanou Kou n'ont pas encore été formellement identifié", mais que le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, avait "mis en garde, dès la semaine dernière, contre le risque de voir ce type d'atrocités se multiplier dans le centre-Mali". Hier le chef de la Minusma a appelé les Maliens à un "sursaut national" face à "cette spirale de violence dans laquelle, dit-il, il n'y a pas les méchants d'un côté et les gentils de l'autre".

Ces mots nous ramènent directement à ce qui s'est passé dimanche soir à Sobanou Kou, et qui est décrit par le journal en ligne burkinabé Wakat Sera, comme le "cycle infernal des massacres intercommunautaires". Cette fois c'est un village Dogon qui a été décimé : c'est "l'exacte réplique, confirme Adam Thiam pour Benbere, de ce qui s'était passé fin mars à Ouassagou, où cette fois c'était une centaine d'habitants d'un village Peul qui avaient été tués".

Peuls / Dogons, éleveurs/agriculteurs, semi-nomades/sédentaires, musulmans (pour certains)/ catholiques... C'est vrai qu'il serait tentant de réduire ce qu'il se passe en ce moment dans le centre du Mali à une résurgence de tensions meurtrières entre deux communautés rivales. Mais il faut se rappeler de ce qu'écrivait fin avril Aissatou Diallo, dans Jeune Afrique : la journaliste mettait en garde contre les risques de "l'ethnicisation médiatique croissante de l'actualité malienne". A vouloir tout voir à travers le prisme communautaire, on oublie de souligner le poids destructeur des jihadistes dans la région, qui eux n'hésitent pas à jetter de l'huile sur le feu des ressentiments ethniques, pour notamment recruter des Peuls, et renforcer les stéréotypes sur la violence supposée de ces derniers. Et c'est ainsi, poursuit Wakat Sera, que "vole inexorablement en éclat le vivre-ensemble, doublé des légendaires cordialité et hospitalités maliennes, emportés dans le cycle irréversible de la vengeance".

Pour ne rien arranger, il faut aussi évoquer l'incapacité des forces armées maliennes à protéger leur population. Et que dire des forces étrangères, françaises en particulier, tout aussi impuissantes malgré leur déploiement il y a maintenant 6 ans ? Sobanou Kou, c'est "la confirmation de l'inutilité des forces étrangères au Mali", écrit Aboubacar Sidick Fomba sur Mali Actu.

"Le sentiment anti-français se développe au Mali", embraye Wakat Sera, qui rappelle tout de même qu'alimenter cette haine-là, c'est aussi une des armes préférées des jihadistes pour semer le chaos dans le Sahel.

Au Royaume-Uni, la course qui mène au 10 Downing Street est officiellement lancée.

Il y a dix candidats enregistrés pour ce poste de Premier ministre britannique libéré vendredi par Theresa May. On l'a dit en fin de semaine dernière, le processus sera long, May reste en fonction jusqu'à ce que son successeur soit désigné, pas avant mi-juillet.

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