Sur place, le chef du gouvernement a prié pour le repos des âmes des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il a donné l’assurance que la sécurité sera assurée et que les auteurs du crime seront recherchés et traduits en justice
Dr Boubou Cissé s’est rendu hier dans le village de Sobane Da (Commune rurale de Sangha). Il était accompagné des ministres de la Défense et des Anciens combattants, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, du gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré, du président de la commission défense de l’Assemblée nationale, Karim Keïta, du chef d’état-major général de l’Armée, le général Abdoulaye Coulibaly. La délégation a été accueillie par le préfet de Bandiagara et le maire de Sangha.
La délégation a pu constater l’horreur que les populations de ce petit village ont subie. Des hommes, des femmes et des enfants indistinctement et aveuglement assassinés, des habitations et des greniers éventrés et brûlés, des animaux massacrés. La furie des assaillants n’a rien épargné. Les survivants hébétés ne comprennent toujours pas comment des personnes humaines ont pu se livrer à de telles barbaries sur leurs semblables. Au cours des échanges avec la délégation, le chef de village Gouno Dara n’a pas caché la grande inquiétude qui règne encore au sein de la communauté. Le Premier ministre a donné l’assurance que toutes les dispositions seront prises pour sécuriser les populations et leurs biens.
Pour le chef du gouvernement, «c’est une épreuve difficile qui endeuille notre nation tout entière et même heurte la conscience humaine. Toutes ces victimes de l’horreur et de la barbarie nous rappellent la responsabilité qui nous incombe, en tant que dirigeants, de renforcer et d’accélérer les efforts sécuritaires, économiques et politiques entrepris en faveur de la paix et de la réconciliation».
La délégation s’est rendue au cimetière du village où elle a prié pour le repos des âmes des disparus. Sous le coup de l’émotion, le Premier ministre a confié aux rescapés : «Puisse les âmes de ces innocentes victimes de la discorde et de la haine reposer en paix ! Ceux et celles qui sont partis, lâchement assassinés, sont nos parents à nous aussi, nos frères, nos sœurs, nos enfants. Votre douleur est la nôtre aussi».
Par ailleurs, le chef du gouvernement a promis que les assassins et leurs commanditaires, où qu’ils soient, seront traqués et poursuivis devant la loi. Il n’a pas occulté la responsabilité des pouvoirs publics, car, a-t-il dit, «chaque Malienne et chaque Malien que nous n’aurions pas su protéger de l’insécurité est un mort que chaque dirigeant politique ou ministre du gouvernement, devrait avoir sur sa conscience ».
Avant de prendre congé de ses hôtes, le Premier ministre a, au nom du gouvernement et au sien propre, réitéré ses condoléances aux familles des victimes, à tout le village, à toute la communauté et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Au nom du chef de l’Etat, il a fait don de cinq tonnes de céréales et remis une enveloppe de trois millions de Fcfa au village endeuillé.
Rappelons que dans un communiqué, le gouvernement a informé que c’est lundi dernier à trois heures du matin que des hommes armés, soupçonnés d’être des terroristes, ont lancé un assaut meurtrier contre ce paisible village.
En déplacement en Suisse, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a décidé d’écourter son séjour suite à ces tragiques évènements. Après avoir présenté ses condoléances aux familles endeuillées, le chef de l’Etat a engagé « le gouvernement à prendre toutes les dispositions idoines en vue de poursuivre, arrêter et traduire devant toutes les juridictions compétentes les auteurs de cette infamie ».
Le président de la République en a appelé au sens de la responsabilité et de la citoyenneté de chacune et chacun, pour ne pas tomber dans l’amalgame encore moins dans la vindicte.
Cette horreur d’une cruauté indicible vient davantage noircir le tableau déjà sombre des tragédies de même nature qui ont frappé cette année cette partie du pays, en l’occurrence les villages de Koulogon (37 morts en janvier) et Ogossagou (de plus de 160 morts en mars).