Le bilan d'une attaque suspectée terroriste dans le centre du Mali a été revu à la baisse, de 95 tués à 35, selon le Premier ministre Boubou Cissé qui a communiqué mardi soir. Le village était habité par des membres de la communauté dogon et l'attaque a eu lieu sur fond de tensions ethniques.
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Au total, 24 enfants faisaient partie des tués, a confirmé le Premier ministre après une une visite du village concerné Sobame Da, attaqué par des hommes armés non identifiés lundi. Celui-ci, cité par l'agence dpa, a fait état de scènes atroces, avec des enfants abattus dans le dos. Le nouveau bilan résulte d'un décompte minutieux "effectué par une équipe constituée d'éléments de la protection civile, de médecins légistes, du procureur général de Mopti", selon un communiqué du gouvernement diffusé par le ministère de la Communication du Mali. "Au sujet des 95 précédemment annoncés, le chef du village de Sobame a témoigné que cela correspondait aux morts et disparus combinés. Il ressort des premières investigations menées sur le terrain qu'une centaine de femmes se seraient aussi réfugiées dans le village de Koundo".
Le gouvernement malien affirme avoir mis en route "une batterie de mesures pour poursuivre, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs de cet acte ignoble". Le village, également désigné sous le nom de Sobane-Kou, compte quelque 300 habitants membres de la communauté dogon, selon des sources locales. Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense".