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Les représentants des orpailleurs du Mali suite à la suspension du dragage : « Nous demandons la libération de nos hommes et la régularisation de ce métier »
Publié le mercredi 12 juin 2019  |  Le Pays
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Suite à la suspension des activités d’exploitation aurifère qui concernent le dragage, les représentants des orpailleurs du Mali nous ont saisis afin de s’exprimer sur la situation. Ils réclament la libération des utilisateurs de drague envoyés en prison par le procureur de la commune III, Bandjougou Diawara. Outre, ils demandent la régularisation de ce métier qui emploie plus de 50 000 personnes de nos jours.

Si la suspension temporaire de l’exploitation aurifère par l’usage des dragues fait l’affaire des quatre départements ministériels qui ont pris l’arrêté en date du 15 mai dernier, les exploitants miniers concernés « se trouvent dérangés » et disent non, tout en demandant la mise en place d’autres solutions que cette première. En effet, dans le cadre de l’application de cet arrêté interministériel, les éléments de la gendarmerie fluviale ont fait d’importantes saisies de matériels appartenant aux exploitants de drague. Ils ont aussi arrêté plusieurs d’entre eux. Ce nombre s’élève à environ une vingtaine dont 15 ont été libérés et 5 ont été déférés à la prison centrale.

Émus de la situation, les représentants des orpailleurs du Mali nous ont saisis hier mardi 11 juin pour exprimer leurs désapprobations. Selon Mohamed dit Cissé Nientao, « nous ne connaissons que ce travail, on est plus de 50 000 personnes à quitter nos villages, hameaux passant par Djenné et même Kidal uniquement pour le dragage. Certains d’entre nous n’ont pas voulu rejoindre les groupes terroristes grâce à ce travail. Le suspendre de la sorte, c’est leur demander de prendre des armes contre le pays ». À l’en croire, certains travailleurs pratiquent le dragage il y a plus de 10 ans et ne connaissent que ce métier. Ce qui nous touche le plus, ajoute-t-il, c’est qu’« ils sont venus saisir nos matériels et emmener les travailleurs sans aucun avertissement en disant que l’ordre est venu du ministère. Chacune de ces machines est achetée à plus de 3 millions de F CFA. Une seule machine peut utiliser 10 jeunes. Nous sommes des chefs de famille et nous prenons en charge toutes les dépenses de nos villages en plus de celles de nos familles grâce à ce travail ». À ses dires, plus de 5 000 dragues se trouvent dans des fleuves. Quant à Yacouba Doumbia, représentant des orpailleurs du Mali, « beaucoup pensent que nous détruisons l’eau du fleuve avec les mercures que nous utilisons. Chose qui n’est pas vraie. Il y a longtemps que j’exerce ce métier, personne n’est venu un jour pour savoir comment nous travaillons, à posteriori vérifier si nos produits font du mal ou pas aux eaux du fleuve ». À lui de poursuivre en disant : « Contrairement à tout ce qui est dit, notre travail ne cause aucun dommage à l’eau. Le petit bidon de mercure qu’utilise la machine peut faire plus d’un an. Ils devaient plutôt chercher à connaitre ce travail au lieu de le suspendre de la sorte en mettant les gens aux chômages. Nos hommes ont été déférés à la prison sans aucun motif par le procureur de la commune III, Bandjougou Diawara. La gendarmerie fluviale nous dit avoir reçu l’ordre du ministère avant d’agir ainsi. Il y a plus de 50 000 machines qui font actuellement le dragage ».

Selon ce dernier, une seule machine peut consommer plus de 200 litres par semaine. De sa part, Mama Dabito explique : « C’est ici qu’on travaille et c’est ici qu’on vit. On est tous des Maliens et ça me fait plus de 9 ans que j’utilise la drague. Je n’ai jamais eu le bobo de la tête ou d’autres maladies dues à la consommation de ces eaux ». Pour ces représentants des orpailleurs du Mali, « à commencer par Katibougou, passant par Samaniana, Farabana jusqu’à Djoliba, voire les zones de Kéniéba, les Chinois continuent de travailler alors que les Maliens sont empêchés. Ils ont empêché les Maliens de travailler à Katibougou pendant que les Chinois travaillaient tranquillement ».

Pour eux, la suspension n’est nullement la solution à ce problème, il vaut mieux régulariser le métier. « Nous demandons la libération de nos hommes enfermés à la prison centrale et la régularisation de ce métier », ont-ils conclu.

Mamadou Diarra
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