Sur une vidéo rendue publique quelques jours auparavant, deux hommes, se réclamant d’une dissidence du MNLA, proféraient déjà des menaces contre le défunt maire de Douékiré, Oumar Abocar Touré. Ils l’accusaient d’être à l’origine de l’arrestation de certains de leurs camarades et le traitaient de tous les noms d’oiseau.
Ils menaçaient, dans une langue locale, d’attenter à sa vie. Ces deux hommes qui parlaient à visage découvert, armés jusqu’aux dents, ont, apparemment, mis à exécution leur sale besogne en passant, finalement, à l’acte.
Dans la journée de dimanche, 9 juin, ils ont enlevé le maire, devant son domicile, en présence de son épouse, avec laquelle il rentrait d’un voyage, selon plusieurs sources. Il a été transporté hors de la ville, maltraité, criblé de balles et laissé pour mort. Ce n’est que quelques heures plus tard que les équipes, qui s’étaient lancées aux trousses des ravisseurs, ont découvert l’édile, inerte, gravement blessé, qu’ils l’ont transporté pour des soins d’urgence au centre de référence de Goundam.
Malheureusement, le plateau technique, sur place, était insuffisant et ne pouvait pas prendre en charge, convenablement, le blessé qui a été conduit à Tombouctou où il rendit l’âme quelques heures plus tard.
Le désormais regretté maire était un membre actif de la CMA. Ses adversaires et ennemis -que certains disent connaitre- lui en voulaient à mort et l’avaient sérieusement amoché. Des balles auraient été extraites par les soignants de sa cuisse, alors que d’autres balles étaient toujours logées dans son thorax. Ses ravisseurs seraient au nombre de trois dont deux de peau claire et un Noir, ils parlaient tous tamasheq. Ils étaient à bord d’un véhicule 4×4.