Coïncidence, calendrier du hasard ? Au moment où l’on n’a pas encore fini de regretter et d’enterrer les morts de Sobane, des révélations sont faites sur cet autre massacre : celui d’Ogosssagou. Apparemment, on nous avait caché beaucoup de choses sur ce drame.
En effet, des témoins rapportent que les assaillants visaient essentiellement un bunker qui avait été installé dans ce village par le chef de milice Sékou Bolly. Et qu’il vivait avec près d’une centaine de ses éléments dans un édifice fortifié qui servait aussi de caches d’armes.
À l’intérieur de la structure, ont été ciblées, tuées plus de 80 personnes en plus d’un marabout dont on ne sait toujours pas ce qu’il y faisait. Ce sont donc environ une centaine d’éléments de la milice peule de Sékou Bolly qui ont été tués ainsi que le chef religieux.
On nous rapporte que, comme son nom l’indique, ce bunker servait à beaucoup de choses. Les éléments de Sékou Bolly y planifiaient leurs forfaits, ils y gardaient des armes et des butins d’attaques ; eux-mêmes s’y cachaient assez souvent. Il faut dire que les occupants ont connu une mort atroce. En fait, avant même l’attaque du village, les assaillants avaient l’information selon laquelle existait ce bunker et qu’y vivaient le marabout et plusieurs combattants.
Comme nous l’écrivions, le modus operandi a été des plus macabres de la part des terroristes : ils ont versé de l’essence sur le bunker, mis le feu avant de fermer hermétiquement toutes les issues. Aucun survivant.
Le regrettable et malheureux massacre d’Ogossagou, faut-il le signaler, a complètement désarmé le chef de milice Sékou Bolly. Depuis, certains de ses combattants incontrôlés d’ailleurs, qui s’adonnaient à des attaques, ont déserté ; car tous les engins à deux roues qu’ils utilisaient dans le cadre des braquages avaient ont été calcinés ainsi que deux véhicules de marque Hilux qu’ils possédaient aussi. Depuis, d’ailleurs, on entend très peu le fameux Sékou Bolly.
Mohamed Aliou
Source: Nouvelle Libération