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Mali : Vers une « otagisation » nationale ?
Publié le vendredi 14 juin 2019  |  Le Pays
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Un Peuple-Un But-Une Foi hier ? Un Peuple-Dix Buts-Dix « Foi » aujourd’hui ? Nous sommes confus où nos esprits sont obscurcis par des tragédies de meurtres étranges. Le Mali est aujourd’hui confus avec un esprit alambiqué : trop de victimes innocentes. Il faut que ça s’arrête et ça doit s’arrêter.

Sommes-nous piégés ? Ce qui est évident, c’est que le désemparement est national et nous fait oublier l’autre danger qui se produit sous une pluie de sang : la révision constitutionnelle dans ces génocides ethniques sans précédent. Nos sangs coulent et/ou sont versés à la place de nos larmes de joie, de baptême ou de mariage. Nous ne pouvons plus continuer à nous laver dans les mots. Il faut que nos autorités soient responsables et qu’ils agissent efficacement et avec fermeté. Les conséquences négatives seront inimaginables si nos autorités continuent, dans leurs discours de condamnation sans effet (il y eut beaucoup de condamnations sans issue heureuse). La logique des événements, depuis 2012 à nos jours, prouve qu’il est possible de délocaliser ces meurtres au Sud ou dans une autre zone « stable » du pays. De délocalisation en délocalisation, on assistera nécessairement à une « otagisation » -concept utilisé par Dr Idrissa Soïba TRAORE lors du Colloque sur «Le respect des droits de l’homme et l’éducation à la paix dans le cadre de la prévention contre l’extrémisme violent» UCAO-UUBa/ MINUSMA Bamako (Mali), 15 –17 mai 2019- de l’État. Donc, une guerre civile puisque le désordre chantera partout. La vérité est une médecine amère, ai-je dit, dans un de mes papiers précédents ? Colonel Assimi S DEMBELE nous rappelle un proverbe Bamanan dans son ouvrage intitulé Transferts définitifs que «Si ton ami hésite à te dire la vérité, paye ton ennemi pour qu’il te la dise » (Colonel Assimi S Dembélé, 2003, p.7). La population ne croit plus aux discours, elle veut des actions concrètes et efficaces. Chères autorités « la banalité du mal » (Hannah ARENDT, 1991, Eichmann à Jérusalem) ne peut aboutir qu’à l’impensable. Hier Ogossagou, aujourd’hui Sobane et demain ? La banalité du mal est un suicide à long terme, me semble-t-il, pour l’État.

Chers concitoyens, restons unis, l’ampleur de ces meurtres énormes ne doit, en aucun cas, nous diviser. Unissons-nous et agissons ensemble contre ces tragédies qui exterminent injustement les innocents. Chers concitoyens, gardons notre unité dans notre diversité ethnique et battons-nous contre l’ennemi déguisé.

Par Abdramane COULIBALY
Philosophe en formation
13/06/2019
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