Après le Premier ministre malien, c'est le président Ibrahim Boubacar Keïta qui s'est rendu ce jeudi 13 juin dans le village de Sobane, attaqué dimanche par des hommes armés. Il s'est notamment recueilli devant la fosse commune où ont été inhumés les 35 civils tués. Il a demandé de ne pas se livrer à des actes de vengeance.
C’est à bord de l’hélicoptère de la mission de l’ONU au Mali que le chef de l’État malien arrivé sur les lieux du massacre. Accueilli à Sobane par un préfet, Ibrahim Boubakar Keïta se dirige immédiatement devant la fosse commune où sont enterrés les 35 civils tués et identifiés. L’archevêque de Bamako, Monseigneur Jean Zerbo, qui accompagnait le président Ibrahim Boubacar Keita, se met en face de la fosse. Il prie pour que l’âme des disparus, tous catholiques, repose en paix. Moment d’émotion, selon les témoins. La prière dure au moins une quinzaine de minutes. Le chef de l'État malien s'est incliné « pieusement sur la mémoire de tous ceux qui ont été martyrisés à Sobane et qui ont perdu la vie dans des conditions d'inhumanité absolue. »
Autre moment fort de cette visite éclair, le déplacement à l’intérieur de ce qui reste du hameau. Un turban autour du coup, Ibrahim Boubacar Keïta marche lentement. Devant une case brûlée par les assaillants, le chef du village explique : « Ici les assaillants ont commencé par tuer le père de famille, ensuite la mère et tous les enfants. »
Il y avait une croix qui marquait bien que sont enterrés dans ces grandes tombes des membres de la communauté catholique de Sobane.
Face à la tragédie, le président a tenu à affirmer qu'il fallait éviter les amalgames et qu'il ne s'agissait pas d'un conflit inter-ethnique. « Les Dogons et les Peuls, ce sont deux communautés qui ont toujours vécu en parfaite symbiose. Tous ceux qui élaborent aujourd'hui des thèses douteuses devraient revoir leur copie. En tout cas, ne pas jeter de l'huile sur le feu : il n'y a aucun conflit inter-ethnique, je le dis très clairement, a-t-il insisté. Il y a une excroissance de ce que nous avons vécu dans le Nord et que nous vivons encore dans le Nord. »... suite de l'article sur RFI