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Comité d’organisation chargé d’assurer la préparation matérielle et scientifique du dialogue politique : Clin d’oeil sur les membres
Publié le samedi 15 juin 2019  |  Aujourd`hui
Rencontre
© aBamako.com par A.S
Rencontre des Médiateurs des pays membres de l’UEMOA
Bamako, le 09 septembre 2015 le premier ministre Modibo Keita a présidé la cérémonie d’ouverture de la Rencontre des Médiateurs des pays membres de l’UEMOA dans la salle de Banquet du CICB
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Le Conseil des ministres, lors de sa session extraordinaire du vendredi 7 juin dernier, a désigné les membres ainsi que le président du Comité d’organisation chargés d’assurer la préparation matérielle et scientifique du dialogue politique prévu dans l’Accord politique pour la gouvernance. Qui sont ces hommes et femmes chargés de jeter les bases du nouveau départ dans la résolution de la grave crise qui secoue notre pays depuis plusieurs années ?
Pr Baba AkhibHaïdara : Un scientifique renommé pour sa sagesse à instaurer un débat inclusif de sortie de crise

L’actuel Médiateur de la République, le Pr Baba AkhibHaïdara, est un scientifique renommé qui a vu le jour le 28 octobre 1933 à Brazzaville (Congo). Il fait partie des tout premiers cadres nationaux ayant répondu à l’appel lancé par le président Modibo Kéïta à tous les Maliens de l’extérieur à rejoindre ceux de l’intérieur pour participer à la construction de la jeune République du Mali. Dès la fin de ses études supérieures, il s’est mis au service de son pays comme enseignant. Avant de développer une carrière nationale et internationale.

Au plan national : Dans les années 1960 et début 1970, il a participé très activement au développement du nouveau système éducatif national. En plus de ses tâches d’enseignement au Lycée Askia Mohamed, il a contribué à la conception et à la mise en œuvre de la Réforme de 1962. Il est le premier auteur malien de manuels scolaires, en physique et chimie, adaptés aux programmes officiels issus de cette réforme. La sortie du premier manuel a été saluée par les autorités nationales de l’époque, notamment le président Modibo Kéïta, dans sa lettre N° 111/ PG du 9 mai 1964 adressée à l’auteur.

Par la suite, il a été successivement directeur de l’ancienne Ecole des Travaux Publics (ETP) dont il assurera la transformation en Ecole nationale d’ingénieurs (ENI), puis directeur général de l’Enseignement technique et professionnel et enfin directeur général des Enseignements supérieurs et de la Recherche scientifique. Après sa retraite prise en 1993, il a continué de mener diverses activités intellectuelles et culturelles. Ainsi, il a dirigé de 2005 à 2006 un groupe de réflexion sur l’enseignement supérieur au Mali qui a produit un rapport intitulé : “L’Enseignement supérieur en question”.

Aussi, il a présidé et animé le Comité national d’organisation pour l’élection de Tombouctou parmi les Nouvelles Sept Merveilles du Monde en 2007. Il a également été membre et président du Conseil Supérieur de l’Education en 2009.

Responsabilités nationales

Baba AkhibHaïdara a occupé les fonctions de ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, puis Conseiller spécial du président Alpha Oumar Konaré de 1992 à1993.

En 1991, il a désigné Délégué Général pour le Nord auprès du chef de l’Etat, président du Comité de transition pour le salut du peuple (Ctsp). De 1970 à 1974, il a assuré la Direction générale des Enseignements supérieurs et de la Recherche Scientifique. Auparavant, de 1968 à1970, il a occupé le poste de directeur de l’Enseignement technique et professionnel.

En sa qualité d’homme de science, le Pr Baba HakhibHaïdara a dispensé des cours de sciences physiques à l’Ecole normale supérieure (1968-1969). Il a occupé, entre autres, les postes de directeur de l’Ecole nationale d’ingénieurs (ENI) et délégué dans les fonctions d’Inspecteur de l’enseignement secondaire (1964-1965), Chargé de cours à l’Ecole militaire interarmes (Emia) de Kati (1963-1964), Professeur de sciences physiques au Lycée Askia Mohamed (1962-1964).

Sur le plan international

Ses proches disent qu’il dispose d’une longue et riche expérience en matière de coopération régionale et internationale acquise, pour l’essentiel, au sein de l’Unesco où, de 1974 à 1992, il a assumé des responsabilités larges et variées, dans le secteur de l’Education, tant au siège de l’Organisation à Paris que sur le terrain en Afrique, basé à Dakar (Breda).

S’ajoutent le poste de Coordonnateur régional de l’Unesco pour l’Afrique, le Représentant du Mali au Conseil exécutif de cette Organisation de 1993 à 1997 dont il a présidé la Commission administrative et financière jusqu’à la 29ème session de la Conférence générale de l’Unesco sur le droit de vote des Etats-membres.

Au plan régional

En 1995, il a présidé le Jury international de recrutement de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Au niveau de l’Unesco, il a eu à assumer des fonctions spéciales, d’abord, comme Secrétaire général de la quatrième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (Maison de l’Unesco, 1985), de la Conférence intergouvernementale sur l’éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, en vue de développer un état d’esprit favorable au renforcement de la sécurité et au désarmement (Maison de l’Unesco, 1983).

Aussi, il a été membre de l’équipe du Secrétariat de l’Unesco à la deuxième Conférence des ministre chargés de l’application de la science et de la technologie au développement en Afrique, Castafrica II ( Arusha, Tanzanie, 1987).

Travaux et publications

Au Mali, il a conduit du Groupe de réflexion sur l’enseignement supérieur (Bamako, 2006). Il a publié “Les prémices de l’enseignement supérieur moderne en République du Mali” (Bamako, Septembre 2003, Edim- sa). Il a élaboré une politique commune en matière de développement des Ressources humaines (Etude réalisée pour le compte de l’Uemoa, septembre 1996).

Par ailleurs, il a soutenu sa thèse de Doctorat (Spectronomie, Paris, 1968) et élaboré des manuels scolaires en physique et chimie pour les écoles du Mali (Bamako, 1964-1965).

Politiquement, il est membre du Parti de l’Indépendance l’US-RDA et, à ce titre, a été candidat à l’élection présidentielle de 1992. Nommé président d’honneur de l’US-RDA en 2009, il a été vice-président d’honneur de 2006 à 2009 et secrétaire général de la section US-RDA de Tombouctou de 1997 à 2007. Il préside, depuis 2011, le conseil des sages de l’UM-RDA.

Comme distinctions honorifiques, Baba AkhibHaïdara est Commandeur de l’Ordre national du Mali (2010), Officier de l’Ordre national du Mali (2003), Chevalier de l’Ordre national du Mali (1973). Il est aussi Commandeur de l’Ordre du Lion du Sénégal (1996) et Commandeur de l’Ordre national de la Guinée (1981). Baba HakhibHaïdara est père de six enfants.

Il convient de noter que Baba AkhibHaïdara a eu également la lourde tâche de conduire les travaux de la Conférence d’entente nationale dont les recommandations, remises solennellement au président de la République, tardent à avoir une suite.

Ousmane IssoufiMaïga :

Un économiste et homme d’Etat appelé à la rescousse du processus de paix

L’ancien Premier ministre Ousmane IssoufiMaïga a fait des études supérieures en économie à l’Université de Kiev (Ukraine de l’ex-Urss), puis à l’American University à Washington D.C. (États-Unis) où il a obtenu un diplôme en économie de développement bancaire et financier.

Ousmane Issoufi Maïga
Ousmane Issoufi Maïga dit PINOCHET
Sur le plan professionnel, il a travaillé à la Banque mondiale et au Ministère des Finances français avant de rentrer au Mali pour servir au Ministère des Finances où il a été notamment directeur général adjoint de la Caisse autonome d’amortissement.

En 2002, il a été appelé pour occuper le portefeuille du ministre de la Jeunesse et des Sports où il était chargé d’organiser la Coupe d’Afrique des nations que le Mali a abrité.

Après l’élection d’Amadou Toumani Touré à la présidence de la République, il entre au gouvernement d’Ahmed Mohamed Ag Hamani, le 14 juin 2002, en tant que ministre de l’Économie et des Finances. Après le remaniement ministériel du 16 octobre 2002, il devient ministre des Transports et de l’Équipement.

Le 29 avril 2004, il est nommé Premier ministre et constitue son gouvernement le 2 mai 2004. Des journalistes et opposants lui ont donné le sobriquet de Pinochet pour rendre hommage à sa rigueur.

Ainsi, le 27 septembre 2007, Ousmane IssoufiMaïga a présenté sa démission et celle de son gouvernement. Il a été remplacé par Modibo Sidibé. En plus, il est aujourd’hui membre actif du Collectif des Ressortissants du Nord (Coren). Ousmane IssoufiMaïga est né en 1945 dans la région de Gao (Mali).

Aminata Dramane Traoré :

L’altermondialiste dans le carré d’as du Comité d’organisation du dialogue politique

Secrétariat général de l’Onu : Aminata Traoré veut se lancer dans la course
Aminata Dramane Traoré
Née en 1947 dans une famille modeste de douze enfants, Aminata Traoré a fréquenté l’école Maginot. Elle a étudié en France à l’université de Caen. L’altermondialiste est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie.

Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Aussi, elle a travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales.

Nommée ministre malienne de la Culture et Tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré entre 1997 et 2000, elle a démissionné pour ne plus être tenue de son devoir de réserve. Aminata Dramane Traoré est aussi cheffe d’entreprise à Bamako. En effet, elle est propriétaire d’un restaurant-galerie de luxe, le San-Toro et d’une maison d’hôtes pour touristes ou riches Maliens, le Djenné, qu’elle a fait construire avec des matériaux locaux.

Engagement altermondialiste

Militante altermondialiste, elle s’est engagée dans le combat contre le libéralisme, qu’elle considère comme responsable du maintien de la pauvreté au Mali et en Afrique en général. Aminata Dramane Traoré lutte inlassablement pour que les États africains cessent de suivre les injonctions des pays occidentaux qui se traduisent par ” les plans et programmes des banquiers internationaux et des grandes puissances du Nord ” conduisant à la pauvreté des populations et engendrant les phénomènes de violence et l’émigration vers l’Europe d’une grande partie de la jeunesse désabusée.

Demandant aux gouvernants africains de réagir face au néocolonialisme, Aminata Dramane Traoré a pris position en faveur du président zimbabwéen Robert Mugabe dans la gestion de son pays, considérant que ce qu’on reproche au dictateur (la faillite de l’économie, le non-respect des droits de l’Homme, l’appauvrissement de la population) serait dû en grande partie à la politique menée par l’ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni et au non-respect de ses engagements.

Elle est coordonnatrice des activités du Forum pour un autre Mali et responsable de l’organisation du troisième volet à Bamako du Forum social mondial polycentrique de 2006. En mai 2018, elle participe à la conférence internationale “Bandung du Nord”, organisée par le Decolonial International Network afin de “questionner la mémoire coloniale”.

Ses publications

En 1999, Aminata Dramane Traoré a publié l’Étau, un essai dénonçant la politique des institutions de BrettonWoods (le Fonds monétaire international et la Banque mondiale) qui imposent la mise en place de plans d’ajustement structurel qui ne font qu’appauvrir les populations africaines.

En 2002, dans le Viol de l’imaginaire, elle dénonce les mécanismes privant l’Afrique de ses ressources financières, naturelles et humaines.

En 2005, elle a publié une Lettre au président des Français à propos de la Côte-d’Ivoire et de l’Afrique en général où elle analyse les crises africaines dans le “pré carré français” à la lumière de la mondialisation libérale.

En 2008, elle a publié L’Afrique humiliée où elle critique vivement le discours jugé raciste et néocolonialiste de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007. Aussi, elle a participé, avec Jean-Louis Martinelli, à l’écriture de la pièce “Une nuit à la présidence”, qui sera mise en scène par Jean-Louis Martinelli au Théâtre Nanterre-Amandiers en 2014.

Distinctions et décorations

Elle est récipiendaire des distinctions suivantes: Ciwara d’excellence (1995), Prix du Prince Claus de la Culture (Pays-Bas) en 2004, Chevalier de l’Ordre national (1996), Officier de l’Ordre national (2006) puis Commandeur de l’Ordre national du Mali (2008)

Cheick Sidi Diarrah :

Du système des Nations Unies pour conduire le dialogue inter Maliens

Cheick Sidi Diarrah désigné pour diriger les travaux du Comité chargé du Dialogue politique prévu par l’Accord politique de gouvernance (Apg) est en terrain connu. En effet, le 22 janvier 2008, le Malien Cheick Sidi Diarrah a été nommé par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu) d’alors, Ban Ki-moon, pour occuper les fonctions de Conseiller spécial pour l’Afrique et de Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.

L’ancien diplomate Cheick Sidi Diarra rompt enfin le silence : "Le Mouvement Anw Bè Faso Do est né d'une somme de frustrations des Maliens qui voient notre pays à la dérive"
CHEICK-SIDI-DIARRA
Un regroupement sous la même autorité des Bureaux du Conseiller spécial pour l’Afrique et du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement visant à renforcer leur action et leur rôle de plaidoyer.

Rappelons que ce regroupement a permis une plus grande coordination entre les institutions et davantage de contacts avec la communauté des donateurs afin de mobiliser le soutien aux programmes visant le développement de l’Afrique, des PMA, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement. De plus, il a favorisé une plus grande synergie et le renforcement de la capacité de l’Organisation à assumer plus efficacement ses mandats, tout en respectant la nature distincte de chacun de ses programmes.

Par ailleurs, le regroupement avait pour but de mettre l’accent sur la promotion du développement et de donner un élan à la capacité de coordonner les différents mandats relatifs à l’Afrique afin d’améliorer l’aptitude du Secrétariat à répondre aux besoins spécifiques du continent africain.

Donc, notre compatriote Cheick Sidi Diarrah qui était déjà Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement depuis juillet 2007 a plusieurs années d’expérience professionnelle dans les relations internationales (bilatérales et multilatérales), le droit et les questions de développement.

Il s’est activement impliqué dans le développement des efforts d’intégration de l’Afrique et la promotion de l’agenda pour le développement de l’Afrique au niveau international. Depuis 1982, il a été l’un des principaux négociateurs sur ces questions lors des sommets de l’Union africaine. De cette expérience accumulée au cours des 10 dernières années, il a acquis de profondes connaissances et une remarquable expérience des processus intergouvernementaux et des questions multidimensionnelles et complexes dont traitent les Nations Unies.

Notons que Cheick Sidi Diarrah a également apporté une contribution importante au processus de réforme des Nations Unies en participant notamment aux consultations intergouvernementales qui ont conduit au renforcement du Conseil économique et social et du suivi des objectifs du Millénaire pour le développement, discutés lors du Sommet mondial de 2005 sur cette question.

Tout au long de sa vie et de sa carrière, le désormais président du Comité chargé d’organiser le Dialogue politique a été un fervent défenseur de la cause du développement, que ce soit celui de l’Afrique des pays les moins développés, des pays en développement sans littoral ou encore des petits États insulaires en développement.

Né en 1957 à Kayes, au Mali, M. Diarrah a obtenu une maîtrise en droit public international et une maîtrise en relations internationales de l’Université de Dakar au Sénégal. Il est marié et père de deux enfants.

Boubacar PAÏTAO
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