La crise qui a secoué le Djoliba AC en 2013 et amplifiée par l’élection de Tidiane Niambélé en 2017 à sa présidence est loin d’être apaisée. En effet, à la faveur d’une conférence de presse tenue le jeudi 13 juin au Carrefour des jeunes, l’ancien footballeur international Bourama Traoré dit “Allah ka Bourama” (challenger de Niambélé) est revenu sur la division qui gangrène le club de Hérémakono. Il était accompagné par ses camarades de club Cheick Fantamady Diarra “Gober”, Abdoulaye Koumaré “Müller”, Soumaïla Traoré “Soumaïlaba” et Mamadou Lamine Haïdara alias Mao.
Bourama Traoré dira qu’il a organisé cette conférence de presse pour informer les membres de la grande famille du Djoliba de la situation actuelle du club de leur cœur et porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale la gouvernance actuelle du Djoliba qui est catastrophique et faire des propositions et recommandations de sortie de crise.
Les griefs de Bourama Traoré
Pour Bourama Traoré, le Djoliba est en perte de repère et d’identité depuis octobre 2013 à cause de la crise qui a contribué à déchirer le tissu social du club. “Aujourd’hui, le club donne l’image de la division. Il est traversé par des influences contradictoires”, a-t-il regretté. “Allah ka Bourama” dénonce le fonctionnement des organes de direction du Djoliba. A ses dires, depuis 2017 (date de l’élection de Tidiane Niambélé à la tête du DAC), l’assemblée générale, qui est l’instance décisionnelle d’orientation, n’a pas tenu une seule session annuelle.
Pour lui, le conseil d’administration (organe de pilotage du club) n’existe pas, car il n’a jamais été présenté à l’assemblée générale et n’a pas tenu de réunion ni élaboré une stratégie d’action. “En dehors du trésorier, personne ne peut dire quels sont les membres du conseil d’administration qui sont à jour de leur cotisation. Le comité exécutif travaille à replâtrer au fur et à mesure que les fissures se créent. Le comité central des supporters (courroie de transmission entre les dirigeants et les supporters) a complètement dévié de sa vocation qui lui est tracée. Il s’est transformé en une espèce de corporation à la tête de laquelle grouille tout un monde avec différentes finalités. Depuis quelques années, les supporters du Djoliba traînent la triste réputation de supporters violents”, s’est-il insurgé.
Bourama Traoré ajoutera que l’infrastructure sportive et les locaux du Djoliba sont dans un état de dégradation avancée. A ses dires, le siège du Djoliba est délocalisé soit dans les cabinets privés soit dans des familles. Il a dénoncé le sureffectif (pléthorique avec 40 joueurs aux entraînements). Ce qui démotive pour vaincre et améliorer leur comportement. Sur l’aspect financier du Djoliba, il dira qu’il prête à confusion.
“La gestion financière du club (transfert ou vente des joueurs, attribution de marchés pour les travaux d’aménagement, des installations sportives) est opaque”. Selon lui, avec la nomination du nouveau président, les réunions du Comité des anciens sportifs sont rares et les recommandations des anciens au comité exécutif n’ont pas eu de suivi. Bourama Traoré et ses camarades dénoncent la suspension jusqu’à nouvel ordre d’Issa Traoré “Laïs” (1er capitaine du Djoliba), Sadia Cissé (capitaine du DAC), Drissa Tamboura (ancien joueur du DAC) et Ibrahim Sy (dirigeant).
Les propositions et recommandations
Vus tous ces griefs, Bourama Traoré propose, entre autres, la convocation d’une assemblée générale extraordinaire pour adopter le nouveau statut et règlement suivi de la réconciliation de la famille Djoliba ; la mise en place d’un véritable conseil d’administration en définissant les critères d’adhésion et avec un règlement intérieur ; la recomposition du comité exécutif avec des compétences requises.
Il s’agit aussi de ramener le comité central des supporters à sa vocation de cellule du club pour jouer son rôle de développement de l’esprit sportif avec la sensibilisation, la mobilisation, l’éducation, l’information des supporters, le soutien, l’appui moral et matériel aux sportifs, l’entraide, l’accompagnement moral entre les membres de la famille Djoliba ; la nomination d’un responsable de terrain qui sera un spécialiste ou quelqu’un qui est intéressé par l’entretien; la réaménagement des locaux avec confort et l’affectation d’un bureau spacieux à la commission technique ou à l’entraîneur principal de football.
Il s’agit ensuite de dégrossir l’effectif actuel du club avec des joueurs compétitifs, disciplinés qui ont l’amour du Djoliba et qui sont respectueux de l’histoire de la culture et du maillot du club; instaurer une nouvelle gouvernance avec la mise en place d’une cellule chargée de détection, de supervision et de recrutement; la tenue d’un livre et du budget prévisionnel pour le trésorier général; redynamiser la commission finance et la commission marketing/sponsoring.
Bourama Traoré a assuré qu’il est prêt avec ses camarades à apporter leur pierre à la reconstruction du Djoliba qui ne saurait jamais appartenir à une personne ou à un clan. “Le Djoliba est et sera l’affaire de tous les Djolibistes.
Dans tous les cas, nous les anciens sportifs, nous nous battrons toujours pour que cela soit ainsi, car nous sommes la pierre angulaire du Djoliba”, a-t-il conclu.