Hier dans la journée, deux faits majeurs ont retenu l’attention de plus d’un Maliens. Il s’agit des informations distillées sur les réseaux sociaux, toutes deux révélées fausses. L’une avait trait au décès du chanteur Habib Koité et l’autre à la démission ratée du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de Brigade, Dahirou Dembélé, suite aux événements tragiques de Sobame Da ou Sabanoukou dans la Commune de Sangha, cercle de Badiangara.
Les deux informations sont parties comme une traînée de poudre même au-delà de nos frontières. Des facebookers n’avaient pas hésité un seul instant de mettre sur leur page, “RIP, le chanteur de renommée mondiale Habib Koité, qui s’en est allé aujourd’hui”. La photo du chanteur compositeur illustrait le fameux post. Sans vérification aucune, la même information funèbre a été reprise par certains sites d’informations et véhiculée de bouche à oreille.
Il a fallu un démenti rapide dans l’après, des parents, amis et proches de celui auquel fake news venait de donner la mort. Sa photo a été reprise sur les mêmes réseaux sociaux, indiquant que “Habi Koité n’est pas mort, il se porte comme un charme”.
La rumeur de son décès serait partie d’un communiqué relatif au rappel à Dieu d’un de ses proches (son tonton) avec qui il porterait le même nom de famille. Sans aucune précaution, l’auteur s’est saisi de la triste nouvelle qu’il a collée à Habib.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, général Dahirou Dembélé a été victime du scénario identique à la différence que sa vie ne lui a pas été enlevée (que Dieu nous en garde, la vie humaine étant sacrée). Il était donné démissionnaire à travers une lettre de démission qu’il aurait donné à main propre au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita à son domicile à Sébénikoro, le mardi dans la soirée et que ce dernier aurait refusé.
Dans un démenti formel publié sur les mêmes réseaux sociaux, le général Dembélé s’inscrit en faux contre de telles allégations. Il a fait savoir qu’il était parti avec le Premier ministre Dr. Boubou Cissé sur les lieux de l’attaque à Sobame Da ou Sobanoukou, le lundi dernier. Depuis ce jour, il est resté sur place à Sévaré (Mopti). Et de s’interroger, comment peut-il être à Mopti et se trouver au domicile du président IBK à Sébénikoro pour lui remettre une lettre de démission ? Le site d’information qui a publié le démenti, dit avoir joint l’intéressé au téléphone et qui s’est dit “outré par cette manipulation de plus de certains apatrides ni foi ni loi à travers la publication d’une telle énormité”.
“En tant qu’ancien inspecteur en chef des Armées avant ma nomination comme ministre de la Défense, je connais parfaitement notre outil de défense dans tous ses domaines. En tant qu’officier général de mon Etat, je ne saurais abandonner mon pays dans la tourmente”, a-t-il indiqué dans sa réplique relayée par le même site.
Ces deux faits qui sont les plus récents parmi tant d’autres (hélas) illustrent parfaitement le phénomène des fausses informations qui s’empare de notre pays. Les réseaux sociaux ont donné le droit à n’importe qui de balancer du n’importe quoi sans être inquiété. Il est grand temps d’y prendre conscience afin d’éviter que le Mali déjà meurtri dans sa chaire et son fondement ne soit davantage la risée du monde.