La Commission Vérité, Justice et Réconciliation du Mali (CVJR) a organisé un point de presse ce mercredi 12 juin à l'Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye (EMP). Face à la presse, la CVJR a présenté les résultats de ses travaux qui s'articulaient sur cinq(5) messages clefs dont la recherche de la vérité, l'audience publique, les réparations, l'assistance aux victimes et les perspectives. C'était sous la présidence du président de la CVJR, Ousmane Oumar SIDIBE.
Pour la recherche de la vérité, le président de la CVJR, M. Ousmane SIDIBE, précise que plus de 13.000 dépositions ont été réalisées à titres individuel et collectif. Cela, grâce au courage des victimes qui ont livré leurs témoignages auprès des antennes régionales de la CVJR. De plus des victimes des zones éloignées ont été rejointes par les équipes mobiles ; une stratégie d'enquête a été élaborée par la CVJR ; une équipe d'enquête composée d'enquêteurs et d'analystes a été recrutée, elle est chargée d'enquêter sur des cas emblématiques de violations graves des droits de l'homme. M. SIDIBE, affirme que cette recherche de la vérité qui est en cours d'élaboration sera rendue publique dans le rapport final de la CVJR. Elle permettra au pays de comprendre pourquoi ces conflits sont apparus afin d'éviter leur répétition.
L'Audience Publique quant à elle fait partie également de la recherche de la vérité, elle est un moment stratégique du mandat de la CVJR qui permettra d'attirer l'attention de la nation afin de reconnaître les souffrances réelles des victimes. Elle sera centrée sur le témoignage des victimes qui ont subi des violations graves des droits de l'homme, précisément les atteintes aux libertés fondamentales; à l'intégrité physique y compris les violences sexuelles et les violences ayant touché les enfants déclare M. Ousmane SIDIBE.
Cependant, selon le président de la CVJR, à travers les émotions suscitées par les témoignages, la CVJR espère que la nation ouvre un dialogue pour la réconciliation et la paix, un dialogue qui inclut toutes les composantes du pays, pour éviter que ces souffrances ne reviennent à nouveau.
Quant aux réparations, la CVJR propose une politique de réparation et un avant-projet de loi à l'Etat. Le processus pour produire la politique de réparation qui correspond aux besoins et aux attentes des victimes doit être participatif et inclusif. La CVJR en collaboration avec les ASFC/JUPREC a consulté près de 3.800 victimes et communautés affectées. D'autres consultations complémentaires ont été menées (consultations régionales et consultations des femmes victimes des violences sexuelles et des enfants). La politique de réparation que la CVJR va proposer au gouvernement est adoptée au contexte du Mali et tient de sa faisabilité sur le plan institutionnel et économique. Elle vise à faciliter l'accès aux réparations des victimes, surtout les plus vulnérables dans un cadre cohérent avec les besoins des victimes, soutenable et maîtrisé par l'Etat, dit M. SIDIBE.
Au niveau de l'assistance aux victimes, un système de référencement auprès des structures spécialisées a été mis en place pour les victimes en besoin urgent d'accompagnement psychologique et médicale, un partenariat avec l'ANAM pour les besoins médicaux a été mis en place, un expert psychologue " Appui aux victimes " a été recruté par la CVJR souligne le président Ousmane SIDIBE.
Par rapports aux perspectives, la finalisation et le dépôt de l'avant-projet de loi, du décret et d'un programme de réparation, les enquêtes sur les cas emblématiques continuent, etc.
Pour clore, selon M. Ousmane Oumar SIDIBE, la CVJR affine sa stratégie de communication pour une meilleure visibilité auprès de la population et pour la confiance des victimes.
Aminata SANOU