Il s’agit d’avoir leurs réactions, leurs suggestions, leurs observations, leurs analyses et leurs commentaires pour améliorer le document afin qu’il prenne en compte les réalités des Maliens et des standards internationaux
La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) est à pied œuvre depuis janvier 2018 dans un processus d’élaboration d’une politique de réparation en faveur des victimes des crises maliennes de 1960 à aujourd’hui. Dans ce cadre, la CVJR, sous l’autorité de son président Ousmane Oumarou Sidibé, a élaboré une feuille de route tout en précisant les différentes phases d’un processus inclusif. Sur la base de cette feuille de route, le bureau national de la CVJR, a organisé un processus consultatif avec des représentants des victimes, des autorités régionales et des ONG au niveau des différentes antennes de la CVJR et des régions de Ménaka et Taoudéni, entre octobre 2018 et janvier 2019. Dans la même lancée, la CVJR est en train de mener depuis un certain moment plusieurs rencontres avec des acteurs impliqués dans le processus de la réconciliation nationale ainsi que la réparation des victimes. C’est dans ce cadre, que la CVJR en collaboration avec le GIZ a organisé le vendredi 14 juin 2019 au Grand Hôtel de Bamako, une rencontre d’échange avec les acteurs institutionnels sur la politique de réparation en cours d’élaboration en faveur des victimes par la CVJR.
La rencontre visait non seulement à partager le contenu du document de la politique de réparation en cours d’élaboration par la CVJR, mais aussi d’améliorer la qualité dudit document.
L’ouverture des travaux de cette rencontre était présidée par le Président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, accompagné par la représentante du projet GIZ au Mali, Mme Anna.
La politique de réparation de la CVJR, selon son président, trouve son fondement dans plusieurs éléments dont les principaux sont la compétence de la Commission en matière de réparation, la consécration juridique du droit à la réparation et les faiblesses des expériences nationales de réparation. La réparation est un ensemble de mesures et de modalités visant à remédier aux préjudices subis par les victimes, a rappelé Ousmane Oumarou Sidibé. Selon lui, ce processus a mobilisé l’ensemble des acteurs impliqués, l’association des victimes, des autorités, des experts, des services techniques et les partenaires.
La présente rencontre, soulignera-t-il, est une étape importante pour la CVJR. Elle va permettre, pour la première fois, d’avoir les réactions, les suggestions, les observations, les analyses et les commentaires des acteurs institutionnels pour améliorer le document afin de trouver un document de qualité qui prenne en compte les réalités des maliens et des standards internationaux.
Pour sa part, la représentante du GIZ, a rappelé que les réparations permettent d’atténuer la souffrance de ceux qui ont survécus dans le centre et le nord depuis 1960. « Comme dans mon propre pays, l’Allemagne, le processus de réparation des victimes du régime de Nazisme a été élément incontournable », a-t-elle raconté. Ce processus a expliqué Mme Anna était important pour marquer la reconnaissance officielle par l’Etat allemand de la terreur imaginable par le régime de Nazisme et de la responsabilité de la société allemande pour réparer ce tort. Selon Mme Anne, pour des victimes qui se trouvent dans une situation de précarité, comme c’est le cas au Mali, les réparations sont souvent considérées comme le moyen le plus tangible et le plus significatif pour rendre un sentiment de satisfaction au mal et de justice politique. Selon la représentante du GIZ, elle permettra de renforcer la confiance des victimes envers l’Etat.
AMTouré