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Le FSD s’oppose à la prorogation et à la révision constitutionnelle: Les raisons du rejet ne sont-elles pas politiques ?
Publié le lundi 17 juin 2019  |  Infosept
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© aBamako.com par A S
Meeting du collectif des Candidats de l`opposition
Bamako, le 7 Aout 2018 le collectif des Candidats de l`opposition a tenu un meeting au palais de la culture
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Après le départ du principal animateur de l’Opposition, à savoir Tiébilé Dramé, le Front pour la sauvegarde de la Démocratie, FSD, cherche un second souffle. Soumaila Cissé et ses amis tentent de sortir la tête de l’eau pour marquer leur territoire.

Le jeudi 13 juin 2019, ils ont animé une conférence de presse pour se prononcer sur les grandes questions du moment. Au menu de leur rencontre avec les journalistes, il y avait l’accord politique de gouvernance, la prorogation du mandat des députés, le dialogue politique inclusif et la révision constitutionnelle. Unanimement, ils se disent opposés à toute prorogation du mandat des députés, à la révision de la Constitution, mais favorables au dialogue politique inclusif. Les raisons du rejet ne sont-elles pas politiques ?

Le FSD fait du Dialogue politique inclusif le préalable à toute autre action d’où son refus d’avaler la couleuvre du gouvernement de proroger le mandat des députés. Soumaila Cissé, Président du FSD et ses amis ont, au cours de leur première conférence depuis la mise en place du Gouvernement dit de mission, dénoncé également la manière cavalière du Président de la République et de son gouvernement qui ont décidé de façon unilatérale et en violation de leurs engagements de la prorogation du mandat des députés à un an. Ils se sont indignés du mépris dont ils font l’objet de la part du régime. Ce fut le cas de l’Accord politique de gouvernance et c’est encore le cas de la prorogation du mandat des députés.

Désormais, le spectre du rejet plane sur toutes les activités initiées par le gouvernement de mission. Ne va-t-on pas assister à partir du 30 juin, date d’expiration du mandat prorogé des députés, à la résistance, voir la mise en place d’un autre ANTE A BANA ? La question mérite d’être posée, car en plus de l’Opposition, certaines organisations de la société civile sont également en train de s’organiser pour s’opposer à ces deux initiatives. Malgré les griefs avancés, le FSD n’aura-t-il pas tort de rejeter la prorogation du mandat s’il n’a aucune autre alternative à proposer, surtout que ses députés seraient favorables à cette option ?

Les leaders frontistes étant arrivés à la conclusion que le Mali n’est pas un pays normal, il serait illogique, malgré tous les errements constatés du côté du régime IBK, de rejeter la Prorogation du mandat qui, du reste, est la meilleure des trois options qui s’offrent au Mali. La gouvernance par ordonnance ou encore la Constituante seraient suicidaires pour notre démocratie.

Par contre ce que Soumaila Cissé et ses alliés pourraient exiger c’est un dialogue politique véritablement inclusif regroupant toutes les forces vives de la Nation et au cours duquel toutes les questions cruciales seront abordées sans tabou. La question de la révision constitutionnelle avec ses réformes politiques subséquentes et celle de la sécurité seront les deux grandes priorités. Nul ne pourrait contester la solidité des arguments avancés par le FSD, pour rejeter la prorogation du mandat des députés.

Loin d’être fallacieux, leurs arguments sont de taille pour justifier leur décision de rejeter le renouvellement pour un an du bail des députés. Mais si le rejet de l’opposition n’est pas suivi de proposition alternative et ne permettra pas de résoudre la crise multidimensionnelle à laquelle le Mali est confronté, l’idéal ne pourrait être que de cautionner ce deuxième report pour éviter le chaos.

En définitive, sachant bien que le Président de la République est à bout de souffle. Conscient du danger qui guette notre pays et surtout le vivre-ensemble, il serait inopportun voire dangereux d’ouvrir un front ou bras de fer politique qui risquerait de fragiliser davantage notre pays et notre démocratie. Un autre front contre le régime IBK pourrait avoir comme conséquences l’effondrement ou la balkanisation du Mali.

Youssouf Sissoko
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