Dans l’une de ses récentes réactions suite au massacre du village de Sobane Da dans la commune de Sangha, le député élu en commune IV du District de Bamako, l’honorable Moussa Diarra s’interroge si le Mali existe encore ou s’il demeure un pays souverain, sécurisé dans ses frontières ?
Pour le député, une fois de plus, l’horreur s’est abattue sur notre pays avec une cruauté indescriptible. En effet, ajoute-t-il, des populations innocentes ont été lâchement assassinées avec une froideur inouïe à Sobane Da, commune de Sangha.
Selon lui, le comble de malheur, les criminels, pour une énième fois, ne sont pas identifiés, car comme dans une promenade de santé, ils sont tranquillement repartis après leur forfait. Il y a, depuis, comme une sorte de permissivité coupable de l’État, sinon de permis de crimes délivrés à des cyniques que l’on se refuse à voir venir et que l’on se plaît à voir repartir avec une satisfaction inavouable.
« Hier, Koulongo, Dioura, Ogossago et, aujourd’hui, Sobane Da. La gradation des massacres n’échappe à personne, il y a toujours plus de morts, plus de cruautés dans la perpétration des meurtres, le rythme et la cadence semblent bien être réglés comme du papier à musique », a-t-il laissé entendre.
« Il se passe quoi? Comment tant d’équipées sanglantes sont possibles dans un pays organisé, dans un État qui a des devoirs régaliens, mais qui n’assiste qu’en spectateur amusé au festival de la décimation de son peuple par des desperados que l’on ne parvienne même pas à identifier ? », s’est-il interrogé.
Selon lui, il y a de vraies questions à poser et auxquelles il urge d’apporter des réponses honnêtes. Parmi ces questionnements, il a cité entre autres : Qui sont les commanditaires du génocide méthodiquement programmé contre le Mali ? À quelles fins ? Ou sont-ce des génies malfaisants déferlants des cieux venus nettoyer le centre du Mali, faire place nette à une autre race d’hommes ?
Les massacres enregistrés relèvent d’une autre culture, impérialiste, fasciste, capitaliste prédateur
En réponse, il affirme qu’il est de ceux qui ne croient point à des conflits intercommunautaires entre Peulhs et Dogons, deux communautés voisines depuis au moins mille ans, et qui parlent admirablement et réciproquement chacune la langue de l’autre. « Non. Aucun diablotin de la discorde ne peut parvenir à mettre dos à dos ces populations innocentes, de cultures séculaires et d’érudition avérée, au point qu’elles en arrivent à s’entretuer, en ôtant la vie à des enfants par de macabres coups, à éventrer des femmes enceintes. Non, ces crimes odieux ne sont pas connus dans leur espace commun, non plus dans l’espace sahélo-saharien, aussi loin que l’on remontera le temps. Le modus operandi des massacres jusque-là enregistrés, relève d’une autre culture, impérialiste, fasciste, capitaliste prédateur », a martelé le député élu en commune IV du district de Bamako.
À le croire, c’est aux Maliens d’admettre la réalité pour y faire face ou d’avouer leur complicité parce qu’il n’existe pas d’autre issue. « Massacres immédiatement suivis d’exterminations opérées sauf pour ceux qui échappent miraculeusement, nous sommes désormais plongés dans une profonde angoisse, dans une anxiété quasi morbide, dans la désolation, dans la désespérance, dans l’indescriptible embarras. Peut-être attendons-nous le génocide dans son implacabilité, peut-être même un pogrom à venir. L’ennemi a en tout cas signifié qu’il n’est pas prêt d’arrêter », a-t-il déploré.
De sa lecture, le Mali est tout simplement, de nos jours, l’objet de convoitises et de complots fomentés de l’extérieur, qui n’ont d’autres fins que de le spolier de sa souveraineté, le gruger pour jouir librement de partie ou tout de son territoire, afin de faire main basse sur ses immenses potentiels avérés. Et de poursuivre que c’est bien le cas. Ainsi, dit-il, tous les crimes que nous connaissons sont des opérations planifiées pour un spectacle de vols planés de vautours.
Le Mali ne bénéficiera jamais de la coopération sincère des services secrets français et européens
« Le Mali existe-t-il d’ailleurs encore? Le Mali demeurera-t-il un pays souverain, sécurisé dans ses frontières ? Car, être ou ne pas être, nous sommes à ce seuil critique ». Pour lui, à ce stade, nous devons nous poser deux questions fondamentales. Premièrement, nos services secrets et sécuritaires sont-ils à hauteur de mission pour prévenir la déflagration de notre pays en démasquant les ennemis pour pouvoir déjouer leurs macabres velléités ? Secundo, conscients que nous sommes que nous ne bénéficierons jamais de la coopération sincère des services secrets français et européens pourtant si opérationnels sur notre territoire, au regard de ce que nous vivons comme meurtrissures, devons-nous accepter de renouveler le mandat de la MINUSMA ?
En ce qui concerne la première question, il dira qu’un seul homme peut répondre valablement à cette question, le Général Moussa Diawara, patron de nos services de renseignements. Par rapport à la seconde interrogation, il a martelé que nous savons pertinemment qu’en sept ans, la Mission onusienne au Mali n’a été rien d’autre qu’un gigantesque échec. « Subsidiairement, le peuple ne doit, en aucun cas, accepter l’installation des forces étrangères au centre (Mopti) qui est la limite de l’État fantomatique de l’Azawad, des ennemis et tous leurs complices », a-t-il conclu.