La Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC) a manifesté, le vendredi dernier, devant le siège de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) pour exiger l’application la loi du 27 mai 2014. Aussi, les manifestants ont exigé la démission du Directeur de l’OCLEI pour incapacité à mener la mission pour laquelle il a été nommé.
Dans sa croisade contre la corruption, la Plateforme PCC dirigée par Clément DEMBELE a tenu un sit-in devant le siège de l’OCLEI, le vendredi 14 juin. Quelques dizaines de personnes se sont mobilisées à cet effet. Ils tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Laissez l’OCLEI faire son travail» ; « Nous voulons un Mali sans vol » ; « Nous demandons la démission Moumouni GUINDO». Aussi, ils exprimaient des slogans hostiles au régime qui serait incapable, à ce jour, de créer les conditions réelles de lutte contre la corruption.
Le Pr DEMBELE à la tête de cette manifestation a fait remarquer qu’après 28 ans de démocratie, 83% des jeunes maliens sont dans la précarité. La situation, a-t-il justifié, tient du non-respect de la promesse des nouveaux démocrates de l’époque. Un nouveau Mali demeure un rêve pour le peuple qui a versé son sang pour le développement du pays.
Également 28 après l’ère démocratique, c’est seulement quelques familles qui mangent trois fois par jour et des millions de Maliens sont sans infrastructure, sans eau potable, sans électricité, sans nourriture, sans emploi et sans espoir. Pendant ce temps, ce sont 250 milliards de FCFA qui sont détournés chaque année au Mali, a affirmé Clément DEMBELE.
C’est au regard de ces faits qui n’honorent pas le pays, a expliqué M. DEMBELE, que leur plateforme a organisé cette manifestation devant le siège de l’OCLEI. « Nous sommes venus réclamer notre droit de vivre dans la dignité, dans l’honneur, dans la citoyenneté, dans la sécurité, dans la justice pour chaque Malien », a revendiqué Clément DEMBELE. Pour lui, l’atteinte de ces droits passe par la lutte contre la corruption qui exige l’application de la loi du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite.
« Nous réclamons tout de suite à l’État malien et au président de la République l’application de cette loi à laquelle 8 000 personnes sont assujetties. Nous demandons au Premier ministre que la mission de son gouvernement soit d’activer la lutte contre la corruption. Nous voulons que cette mission soit effective. Il est inconcevable aujourd’hui qu’on détourne 250 milliards de FCFA dans l’impunité. Il est inconcevable que la corruption reste une fierté pour certains Maliens. Il est inconcevable que le combat de la corruption ne soit pas une urgence nationale», s’est insurgé le président de la Plateforme, avant de décréter les vendredis de manifestation jusqu’à l’application de la loi sur l’enrichissement illicite.
Présent également à la manifestation, le président du Conseil national du patronat du Mali Mamadou Sinsy COULIBALY a déclaré venir soutenir la lutte contre la corruption. Aussi, a-t-il réaffirmé le soutien et l’accompagnement du secteur privé à cette lutte. « Nous soutenons cette lutte, parce que c’est notre survie qui en dépend. Nous sommes fatigués. Nous n’en pouvons plus. Le secteur privé est en train de mourir dans le pays », a déclaré le patron du secteur privé malien.