« Personne n’a été épargné : femmes, enfants et vieilles personnes. »
Sobane est un village rural de 300 habitants dans le centre du Mali. Majoritairement chrétien, il a été pris pour cible pendant plusieurs heures entre le dimanche 9 juin et le lundi 10. Une semaine après le massacre qui a causé la mort de 35 personnes, dont 24 enfants, les appels au calme se multiplient.
Les propos des témoins sont effrayants. Amadou Togo, rescapé, explique à l’AFP comment les hommes ont encerclé le village, ont tiré et ont incendié les cases où les civils s’étaient réfugiés. Il raconte les personnes « égorgées et éventrées », les « greniers et du bétail brûlés » :
« Personne n’a été épargné : femmes, enfants et vieilles personnes. »
Si le massacre n’a pas encore été revendiqué, le gouvernement parle de « terroristes qui ont lancé un assaut meurtrier contre ce paisible village ». Selon l’éditorialiste Adam Thiam, « l’attaque peut inaugurer un cycle » car Sobane est un village majoritairement chrétien.
Depuis, les appels au calme se multiplient, à l’instar du Haut Conseil Islamique du Mali qui se dit « solidaire » :
« Ce sont des atrocités que nous ne connaissons pas au Mali, c’est pourquoi on dit que ce n’est pas une question de chrétiens et de musulmans. C’est une question de Maliens… Nous sommes solidaires. »
Le Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu sur place avec le Cardinal Zerbo, archevêque de Bamako, « pour exprimer sa solidarité avec le peuple ». Il présente « ses condoléances aux familles de disparus, sa compassion et son réconfort aux blessés » :
« Ce n’est pas à un cycle de vengeance, de vendetta, que ce pays doit être conduit. »