La faucheuse a encore frappé. Le fondateur de la Fédération nationale des employeurs du Mali (Fnem) a perdu son dernier combat de la vie. Il est décédé chez lui, à Badalabougou, hier dans la matinée. Le président fondateur de l’Union pour le développement et la Démocratie (UDD) avait 86 ans. Son inhumation est prévue cet après-midi, à 16 h, dans sa maison à Badalabougou, en face du Palais de la Culture Hamadou Hampathé Ba.
Moussa Balla Coulibaly a dominé la vie politique et sociale ainsi que le monde du travail malien. Il a eu une riche carrière politique dans le Mali contemporain. Il est l’origine de la création de l’UDD, l’un des tout premiers partis politiques nés en 1991, dans la foulée de l’avènement du multipartisme intégrale et de la démocratie dans notre pays, après la chute du régime du général Moussa Traoré. Depuis, sa vie sur la scène politique n’a été du tout repos. Il s’est dressé contre toutes les velléités d’atteinte à notre jeune démocratie et toutes les autres dérives contre les valeurs et intérêts de notre pays.
Connu pour son franc-parler légendaire, le vieux Bamanan de Ségou et du Khartaa dont il aimait se glorifier tant, qu’on l’aime ou pas, n’hésitait pas à asséner ses vérités à qui que ce soit. Il a toujours su prendre ses distances vis-à-vis des positions politiques ou sociales qu’il ne partageait pas. Les régimes d’Alpha Oumar Konaré et d’Amadou Toumani Touré (ATT) et leurs collaborateurs peuvent bien le témoigner.
Après une vie administrative bien remplie, le président Moussa Balla Coulibally qui fut candidat à la président de 2002, a meublé le reste de sont temps dans la gestion de ses propres entreprises. L’ancien et le tout premier directeur général de la Société d’équipement du Mali (SEMA), avait sous sa gestion de multitudes de sociétés et entreprises qui vont du BTP, matériaux de construction au transport, imprimerie et agence de communication, mines, entre autres. Toutes ces entreprises connues sous le nom commercial “Kulibali Iksa”, étaient placées dans un cadre familial, avec l’implication de ses enfants, à leur tête l’aîné Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et actuel président de l’UDD. C’est à ce titre d’ailleurs que l’idée lui est venue, en tandem avec des camarades, de créer au courant de l’année 1980, la Fédération nationale des employeurs du Mali (Fnem). Celle-ci dont il fut le président fondateur, donna naissance quelques années plus tard au Conseil national du patronat du Mali (CNPM), dont il a dirigé les premiers pas jusqu’à son départ de la vie active vers la fin de l’année 2000.
Le diplômé de l’INSEE de Paris, de l’Ecole des travaux publics de l’AOF, et ancien auditeur du Centre d’études de Programmes économiques de Paris, etc., qui avait été directeur national de la Statistique et du Plan, Conseiller technique au ministère des Travaux Publics, Secrétaire général à l’Energie et aux Industries, a été président du Conseil économique, Social et culturel du Mali (CESC).
Il a glané plusieurs distinctions honorifiques au Mali et à l’étranger dont la très célèbre et honorable Légion d’honneur de la République française en février 2009. Sa mort laisse un grand vide dans le monde politique et au niveau de ses camarades employeurs maliens.
Dans sa retraire dorée, Moussa Balla Coulibaly a fait étalage de sa connaissance du Mali et de son talent d’écrivain. Il avait publié en 2015 son livre intitulé : “l’Appel du Tabalé-Demain Le Mali”, (un condensé de l’actualité brûlante du Mali), écrit à la suite d’un autre ouvrage, “ La Nation Trahie”.
Dors en paix, le “Vieux Bamanan”, que la terre te soit légère, amine.