Le lundi 17 juin 2019, des « terroristes » ont pris pour cible les villages de Gangafani 2 et de Yoro, situés dans le cercle de Koro, dans la région de Mopti. Bilan provisoire officiel : 38 morts et de nombreux blessés.
La flambée de violence continue dans la région de Mopti. Le lundi dernier, dans le cercle de Koro, plus précisément dans les villages de Gangafani 2 et de Yoro, 38 personnes ont été tuées dans deux attaques lancées par des terroristes, selon le gouvernement malien. Des sources locales avancent un bilan de 42 morts : « C’est à 18 heures que des individus armés, sur des motos, ont fait leur entrée à Gangafani 2, 17 jeunes du village ont été arrêtés et fusillés. Après leur forfaiture, ils ont mis le cap sur le village de Yoro où ils ont tué 24 personnes.» Les habitants des deux villages dénoncent le manque de réactivité des forces de sécurité malienne qui ne sont arrivées sur les lieux que le lendemain matin.
Dans le centre du Mali, on assiste à une recrudescence des tueries des civils. La nature de ces tueries inquiète des observateurs. Le centre du pays a viré dans l’hécatombe et dans des affrontements intercommunautaires qui ont fait près d’une centaine de morts en ce mois de juin.
Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin dernier, des hommes armés, soupçonnés d’être des terroristes, selon le gouvernement malien, ont mené une incursion dans le village de Sobame Da, situé dans le cercle de Bandiagara. Bilan: 35 morts, des portés disparus, plusieurs animaux abattus et des maisons incendiées.
L’attaque contre le village de Koulogon Peul survenue le 1er janvier 2019 a fait 35 morts. La mort de plus de 160 civils, le 23 mars, dans l’attaque contre le village de Ogossagou avait suscité une vague d’indignations à travers le monde.
Dans la région, des groupes d’autodéfenses se sont transformées en groupes de terreur échappant complètement au contrôle de l’Etat malien. La décision du gouvernement malien de dissoudre les milices armées, après le massacre de Ogossagou, est restée sans effet.
Dans un communiqué conjoint, le lundi 17 juin 2019, les deux syndicats des administrateurs du Mali, le Syndicat Autonome des administrateurs civils (SYNAC) et le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l'Administration Territoriale (SYLMAT) ont appelé tous les représentants de l’Etat du centre à rejoindre la région de Mopti où les localités sécurisées les plus proches. « Nous prenons acte de la déclaration des hautes autorités relative au désarmement des milices au Centre et en entendant ce désarmement et la mise en place d’un dispositif adéquat de protection, nous appelons tous les représentants de l’Etat du centre à rejoindre la région de Mopti où les localités sécurisées les plus proches. »
Cette décision est motivée par « une dégradation de la situation sécuritaire des représentants de l’Etat de la région de Mopti.» « Les représentants de l’Etat ne bénéficient d’aucun dispositif adéquat de sécurité dans l’exercice de leur fonction », expliquent les deux syndicats.
Au cours des trois derniers mois au Mali, Selon Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, il y a eu 245 atteintes à la sécurité, 333 civils ont été tués, 175 blessés, 145 signalements d’enlèvements de civils.