Devenu outil catalyseur de ce que certains appellent conflit peulh et Dogon depuis le déclenchement des massacres, ce réseau est devenu le galvaniseur et le catalyseur des troupes. Certaines personnes l’utilisent comme outil de vengeance. Les intervenants ont la plupart un seul mot à la bouche, « extermination ». Cette haine, elle se ressent de part et d’autre.
Les membres sur ces différents groupes reçoivent instantanément toute action menée. Que ce soient des pertes en vies humaines ou des habitations détruites, c’est la même réaction : victoire ! Sur les groupes en question, des appels sont font pour l’effort de guerre en espèce ou en nature.
WhatsApp, était jadis un moyen qui permet de retrouver des relations perdues ou de rester en contact avec la famille et les amis. Certains y ont même appris des naissances et des décès survenus dans leur propre famille. Lancé en 2009, le réseau social compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs. Une performance de taille à laquelle l’Afrique est loin d’être étrangère : Whatsapp est l’application mobile la plus utilisée du continent et sa croissance est exponentielle. Dans les contextes de crise du continent, Whatsapp est devenu une véritable alternative.
Le centre du Mali, territoire des communautés en question est devenu le théâtre d’un conflit armé mené par les djihadistes d’Amadou Diallo dit Koufa et les milices communautaires. Les populations sont les principales cibles et les premières victimes de la myriade d’acteurs armés qui se disputent le contrôle de ces territoires. Ce conflit caché dans les confins des zones peu accessibles se déroule à huis clos, à l’abri des regards souvent. Le centre du Mali n’avait jamais connu de telles violences : massacres, assassinats, exécutions sommaires, tortures, disparitions forcées, etc. Des villages ont été rayés de la carte, d’autres sont assiégés par des blocus, leurs habitants sont pourchassés. Ces incidents violents s’accompagnent par ailleurs de vagues de déplacements de populations qui fuient les violences. La présence de groupes pseudos djihadistes attise aussi les tensions communautaires. Malheureusement, il y a un amalgame et un raccourci qui est fait entre Peuls et djihadistes. Parmi, ces groupes djihadistes, il y a beaucoup de Peuls, c’est vrai. Mais, cela ne veut pas dire que tous les Peuls sont des djihadistes !
Mahamadou YATTARA