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Tueries au centre du Mali: Grande marche à Bamako pour dénoncer « l’immobilisme de l’Etat »
Publié le lundi 24 juin 2019  |  Le Républicain
La
© aBamako.com par A S
La Marche du Collectif des associations des jeunes de la région de Mopti résidant à Bamako
Le Collectif des associations des jeunes de la région de Mopti résidant à Bamako a organisé une marche à Bamako le 21 Juin 2019 pour dénoncer les massacres perpétrés à la population du centre du Mali.
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Le vendredi 21 juin 2019, dans l’après midi, le Collectif des Associations de jeunes de la Région
de Mopti et sympathisants (CAJRMS) a organisé une grande marche pacifique de protestation
pour dénoncer « l’immobilisme de l’Etat face à la recrudescence de l’insécurité dans la Région
de Mopti, particulièrement au Pays Dogon ». Ladite marche a débuté à la Bourse du travail de
Bamako pour prendre fin au monument de l’indépendance. Au cours de cette marche, le Collectif
a invité l’Etat malien à prendre toutes ses responsabilités en déployant les forces de défenses et
de sécurités et œuvrer pour un retour immédiat de l’administration et de la délivrance des services sociaux de base.

Plusieurs centaines de personnes ont pris part cette grande marche pacifique de protestation. outre les organisateurs en grande partie des jeunes, on notait également d’autres personnalités comme des honorables députés issa Togo, oumar Mariko, Bocari Sagara, l’ancienne ministre Mme Sy Kadiatou Sow, le chargé à la communication du cabinet du chef de file de l’opposition, nouhoum Togo, le porte parole du Collectif pour la défense de la république (Cdr), Mohamed Youssouf Bathily alias ras Bath et bien d’autres. Ladite marche, encadrée par les forces de l’ordre, a débuté à la Bourse du travail de Bamako aux environs de 14 heures pour prendre fin au monument de l’indépendance aux environs de 16heures. Sur le trajet, les manifestants scandaient à plusieurs reprises « la paix ». Sur les pancartes, on pouvait lire: « disons non à la haine », « trop c’est trop », « peulh et dogon sont victimes », « Mouvement universel du Mali dit non au massacre des paisibles civils au pays dogon, réclame le retour immédiat de la paix et de traduire les coupables du massacres des civils à la juridiction compétente ». arrivée à destination, une déclaration a été lue par le porte parole du Collectif des associations de jeunes de la région de Mopti et sympathisants (CaJrMS), Boucari Témé. dans cette déclaration, le Collectif a condamné avec la dernière rigueur les massacres en nombre de Sobane da dans la commune de Sangha et toutes les autres attaques perpétrées contre des civils innocents dans la région de Mopti. Selon Boucari Témé, la région de Mopti, en particulier le pays dogon vit des moments difficiles du fait de la spirale de violence, d’une insécurité sans précédent, du cycle des assassinats ciblés, des massacres en grand nombre, des dégâts matériels importants et des enlèvements des bétails. a ses dires, le massacre de Sobane da vient de rallonger la grande série de tueries dans la région de Mopti. pour lui, la région de Mopti est actuellement la zone la plus affectée au Mali par l’insécurité. et d’ajouter que les conséquences de cette insécurité se font sentir presque dans tous les domaines notamment : intercommunautaire, politique, socio-économique, culturel, détériorant les principes juridiques, les normes sociales et les valeurs culturelles, contribuant ainsi à l’extrême précarité des populations. il a indiqué que la dégradation des conditions de vie des populations, l’insécurité alimentaire, les déplacements forcés, l’exclusion sociale, le sous emploi, l’absence de tourisme ont sérieusement fragilisé les populations de la 5ème région amplifiant la vulnérabilité des couches sociales. L’économie locale de la région de Mopti, dit-il, basée sur l’agriculture, la pêche, l’élevage et le petit commerce est en train de s’écrouler. a l’en croire, la région de Mopti à travers le pays dogon, qui était la première destination du tourisme au Mali meurt à petit feu fautes de volontés politiques courageuses et de déficit d’anticipation des autorités. « Le Collectif dénonce l’immobilisme de l’Etat face à la recrudescence de l’insécurité dans la Région de Mopti, particulièrement au Pays Dogon. La défaillance sécuritaire causée par le manque de réactions promptes de nos forces armées souvent stationnées non loin des lieux des attaques. Cette attitude qui équivaut à la non assistance des personnes en danger par nos FAMA quand bien même elles ont été informées plusieurs heures avant le massacre. Cet état de fait récurrent et quotidien « du médecin après la mort « doit cesser », a-t-il martelé. en outre, le Collectif demande une explication sur la différence des chiffres de morts communiqués par les différentes autorités. «Nous condamnons avec force l’agression physique du maire de Sangha » « Par ailleurs, nous condamnons avec force l’agression physique du maire de la commune de Sangha par les FAMA sous l’ordre du désormais ex Gouverneur de Sidi Alassane TOURE et exigeons une explication suivie d’une excuse de l’Etat au peuple Dogon. Nous regrettons et déplorons que trois années successives le peuple Dogon n’arrive pas à cultiver convenablement. Certains cultivateurs n’ont pas pu sortir pour les semences par peur de se faire agresser et tuer, donc la psychose est générale et totale. Le pire est à craindre cette année également avec la recrudescence des violences, nous lançons donc un appel solennel au Gouvernement de prendre des mesures urgentes pour éviter la famine », a souligné Boucari Témé. Le Collectif s’est dit préoccupé par le « mutisme » des forces étrangères notamment MinuSMa et BarKHane sensées aider le Mali contre les forces du mal mais l’insécurité va grandissante malgré leur présence massive sur le sol malien. au regard de tout ce qui précède, le Collectif recommande à l’etat d’assurer une présence en puissance de l’armée dans toute la région de Mopti et environnant où il peut avoir de susceptibilités de nids des bandits armés ; de mettre en place un dispositif d’alerte précoce permettant aux forces armées d’intervenir rapidement pour éviter le pire, de prendre toutes ses responsabilités en déployant les forces de défenses et de sécurités et œuvrer pour un retour immédiat de l’administration et de la délivrance des services sociaux de base ; de prendre les mesures appropriées pour venir en aide aux déplacés et déployer des moyens nécessaires pour leur retour effectif après sécurisation rapide de toutes les zones ; d’impliquer tous les acteurs à la base avec les autorités centrales et locales pour la résolution des crises avec des solutions locales ; de procéder à l’identification effective de toutes les milices et instaurer un dialogue direct aux fins de leur désarment ; d’instaurer un dialogue sincère et permanent entre toutes les différentes communautés de la région pour une paix durable. « Le collectif exige que toute la vérité soit dite, rien que la vérité sur ce qui trame concernant les mains invisibles qui sèment les troubles dans notre Région. Le collectif demande au Gouvernement d’accélérer le processus d’opérationnalisation des Régions de San, de Bandiagara ainsi que celle de Gourma en nommant les Gouverneurs dès la semaine prochaine. La nomination des gouverneurs de ces Régions facilitera la gestion des problèmes aux administrateurs représentants de l’Etat », conclu Boucari Témé. dans leur déclaration sur la marche, dan na aMBaSSagou rejette toute accusation faisant croire que ses hommes sont à l’origine de « certains de ces actes ignobles ». « Nous nous engageons à déposer définitivement les armes dès que l’armée malienne assure la sécurité effective de nos populations et de leurs biens », souligne le porte-parole de dan na aMBaSSagou, Marcelin guenguere. L’honorable Bocari Sagara a souhaité la mise en place d’un camp militaire à Bandiagara pour sécuriser les populations. Quant à ras Bath, il a prôné l’unité au Mali. Selon lui, en trois ans, il y a eu 2800 morts au Mali.

Aguibou Sogodogo

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