L’opération « Serval », dans le nord du Mali, engagée en 2013, a repoussé les groupes armés islamistes vers le centre du pays et le nord du Burkina Faso, créant des affrontements interethniques.
Les islamistes armés ont élargi leur ancrage dans le centre du Mali et au Burkina Faso, et exacerbé les violences entre communautés. Les attaques djihadistes et celles des milices d’autodéfense gangrènent les deux pays.
Lorsque l’armée française et ses alliés sont intervenus, début 2013, pour chasser les groupes islamistes du nord du Mali, le centre était encore calme – du moins en apparence.
Les opérations étant concentrées dans le nord du Mali, les djihadistes ont alors profité de la faible pression militaire sur le centre du pays pour y engager leurs forces. Dans une stratégie d’ancrage local qui a déjà fait ses preuves dans le nord avec certaines communautés touareg et arabes, ils ont cherché à recruter en priorité au sein de la population peule.
Déclenchées sur fond de rivalités, de règlements de comptes familiaux et de litiges fonciers ancestraux, les violences intercommunautaires ont été exacerbées par la montée en puissance des djihadistes. Avec la prolifération des armes de guerre en provenance du nord, les affrontements sont devenus plus meurtriers, accélérant la dégradation des relations entre voisins.
La plupart des agents de l’Etat, souvent perçus par la population comme des prédateurs économiques, ont fui pour échapper aux assassinats ciblés commis par les islamistes. Les tentatives de rétablir l’administration ont échoué, et la présence de l’Etat continue de reculer au nord et au centre.